La Semaine du Minervois

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Chronique au fil de l’eau : aux tourments du lit de l’eau qui dort

28 janvier 2022 By Redaction

Sur la paisible “grande retenue”, alors que la voie d’eau trace son ruban sans aucune échelle à franchir, offrant un parcours majestueux, du Minervois au Biterrois, à la rencontre de quelques ouvrages d’art des plus somptueux pour en faciliter la navigation, se révèlent bien des inconvénients, ceux nés de cette bien trop grande et longue tranquillité.

Une barque de patron à la sortie des 170 mètres du tunnel du Malpas, creusé dans le grès sablonneux de la colline d’Ensérune. Carte postale de 1907, collection V. H.

Les revers des avantages du plus grand des biefs du canal du Midi, dont ceux déjà évoqués lors de notre chronique du 6 mai 2021 (n° 1105), ne se révélèrent qu’à l’usage, c’est-à-dire après sa totale mise en eau (en mai 1681). Pierre-Paul Riquet ne se douta très certainement pas à quel point la prouesse technique qu’il réalisait avec ce futur miroir d’eau à la parfaite horizontalité en continu, rendant plus efficace la “glisse” des barques de patron (elles purent effectivement y atteindre la vitesse de 10 km/h) réserverait très vite de désagréables surprises à ces successeurs.

Retour sur l’itinéraire d’un défi

Nous nous permettrons de rappeler que, respectant toujours ce même souci d’horizontalité et d’éviter tout remblai, ces 54 km de linéaire (58 km à l’origine), tout en surplomb des plaines et dessinés par les méandres des reliefs qu’ils effleurent à flanc de coteau, sont maintenus à une altitude constante de 31,35 mètres au-dessus du niveau de la mer, de la sortie de l’écluse d’Argens-Minervois jusqu’aux portes des échelles de Fonseranes, à Béziers. Pour relever ce défi, “l’inventeur du canal”, comme le nommeront ses descendants, soulignant là sa légitimité, eut à braver, avec ses équipes de labeur et ses ingénieurs, toutes les épreuves. Des plus importantes, furent celles de hisser la voie d’eau durant 135 mètres sur son remarquable pont-canal, enjambant l’imprévisible Répudre, de lui faire transpercer le cœur de grès sableux de la colline d'Ensérune par son tout aussi spectaculaire tunnel du Malpas, de 170 mètres de long, puis de la faire plonger, avec douceur, en cette chute vertigineuse de 21,5 mètres que franchissent les degrés de l’Octuple ou “escalier de Neptune”.

À une lieue près

Ventenac, son pont “grand siècle” et, penché sur l’ancien lavoir, son séculaire platane aujourd’hui disparu ! C’était en 2009, alors que, grâce au système de batardeaux, cette partie du grand bief avait été vidée pour être nettoyée. Photo aimablement fournie par notre Colonel Canal !

Fort d’avoir vécu la mise en eau et en navigation des biefs entre Toulouse et Naurouze en 1673, de Naurouze à Castelnaudary l’année suivante puis, en 1776, jusque Trèbes ainsi que de Béziers à l’étang de Thau, Riquet annonce à Colbert, à l’été 1680, “entrevoir l’instant où la navigation alloit être établie de l’un et l’autre bout du Canal”. Las ! Le 1er octobre de cette même année, le malheureux disparaît et son décès signe inéluctablement l’arrêt brutal des grands travaux par le “maître”. Il ne lui restait pourtant plus qu’une lieue (4, 828 km) à accomplir pour jouir de l’aboutissement et de la réussite de son incroyable entreprise. Ce sera son fils, Mathias, qui, comme il est écrit, “animé du même zèle que son père, se hâta d’achever ce reste d’ouvrage”, situé au fief du Somail.

Cette eau précieuse…

“Dans un ouvrage de ce genre, qui n’a d’existence que par les eaux, on prend tous les moyens pour les économiser” : si ces mots sont ceux de l’ingénieur François Andreossy, ils pourraient être ceux de notre bon Riquet, tant soucieux de cette difficile gestion de l’eau, précieuse et essentielle. Comme signalé dans de précédentes chroniques, l’envasement et l’envahissement par les herbes aquatiques sont une problématique récurrente. Elle est toujours d’actualité et participe à la difficulté de ce maintien de l’eau en suffisance, confirmant la nécessité de la période de chômage, de mise à sec et d’entretien prévue initialement, ainsi que d’une navigation permanente, celle jadis des barques, aujourd’hui celle des bateaux (élément très en faveur d’un certain redéveloppement du transport fluvial qui aurait l’avantage de naviguer aussi en dehors des périodes touristiques).

… qui s’écoule, s’envole et se perd !

À l’extrémité en aval du grand bief, l’escalier de Neptune des écluses de Fonseranes

Or, précisément sur le grand bief, les successeurs de notre baron de Bonrepos ont rapidement été confrontés à ces phénomènes de façon plus conséquente encore, la longueur d’un parcours sans écluses et sans grands mouvements d’eau, aux berges ininterrompues qui se dégradent en cascades, s’avérant en être l’accélérateur. De plus, une quasi vidange totale du bief, aux fins de nettoyage et de maintenance pourtant nécessaires, entraînerait des pertes d’eau très conséquentes. Elle nécessiterait ensuite un très délicat remplissage, bien plus lent que sur les petites retenues pour éviter des débordements intempestifs et des différences de niveaux d’eau entre les points les plus en aval et ceux en amont. En 1798, ces niveaux ont été mesurés, après avoir tenté la remise en eau, entre Ventenac et Fonseranes : 42 cm séparaient ces deux points officiels de mesure. Suite à ce constat, il ne fut plus procédé à la mise à sec qu’exceptionnellement et par tronçons isolés, grâce à la construction de batardeaux, barrages de terre et de planches obstruant le lit du canal.

Dans la quiétude hivernale du grand bief

N’oublions pas encore d’ajouter à ces inconvénients de “la grande retenue” ceux de la tramontane, du cers et du “nord” qui, sans vergogne, soufflent leur froidure dans ce couloir tout tracé, ou du marin qui lui y propage son humidité. Et si, un jour, des alignements d’arbres furent plantés pour protéger des assauts du vent, les dégâts du chancre coloré sont venus disséminer les platanes majoritaires… d’autant plus rapidement qu’ils se trouvaient les uns contre les autres en une aussi grande longueur. En conséquence de ces derniers éléments, l’évaporation des eaux du grand bief dépourvu de sa voûte végétale ombragée s’accentue.

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :Biterrois, canal du Midi, chronique au fil de l'eau, grande retenue, minervois, Paul Riquet, Riquet

La Caunette : les vignerons de l’AOC Minervois en assemblée générale

20 décembre 2021 By Redaction

Une soixantaine de vignerons du Minervois étaient réunis ce mardi 7 décembre à l’Ostal de la Cesse de La Caunette pour l’assemblée générale du syndicat du Cru Minervois qui, malgré la crise sanitaire, connaît une franche progression de ses ventes.

C’est dans le respect des gestes barrières qu’était organisée ce mardi l’assemblée générale ordinaire du Cru Minervois ; malgré une affluence satisfaisante, le port du masque et l’espacement entre les chaises rappelaient que la situation sanitaire pèse toujours sur la réunion comme sur le marché du vin. Après une courte présentation par le maire de La Caunette, Max Fabre, Philippe Coste, président du Cru Minervois, a présenté le rapport d’activité de l’exercice 2020/21, marqué par une légère baisse des cotisations à cause des difficultés climatiques à répétition (gel, sécheresse), mais aussi par un contexte de prix bas entretenus par les négociants pour le vrac.

Une stratégie pour un Cru indépendant

Le président a annoncé la nouvelle stratégie pour prendre en compte la séparation qui a eu lieu cette année avec le CIVL (Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc). Ainsi, si pour l’instant le site DECLAVITI, développé entre autres par le CIVL, est toujours accessible aux vignerons – le Cru ayant passé une convention pour que ses adhérents puissent continuer à y accéder – il sera toujours possible dans le cas contraire de déclarer en direct sur CIEL, le logiciel des douanes. Le suivi des contrats a également été repris par le syndicat, en lien avec FranceAgriMer. Le Cru va pouvoir compter sur ses outils propres pour développer la communication (les Tastes prévus à Villegly, les soirées So Tastes) et les ventes directes par sa boutique (La Maison des Vins à Homps) ainsi que son site internet rénové qui connaît un succès croissant. Le Cru espère également bénéficier de la dynamique impulsée par les demandes de reconnaissance auprès de l’INAO (Institut national de l'origine et de la qualité) sur les zones plus spécifiques de son appellation que sont Cazelles, les terrasses de l’Argent Double, Laure et, dernière en date à avoir été déposée, La Caunette, dossier dont Françoise Frissant Le Calvez, dynamique vigneronne locale, a pu se féliciter de l’avancement.

Salvy Delègue

La Maison des Vins

Située sur le quai des Tonneliers, au bord du canal du Midi, à Homps, la Maison des Vins est une vitrine non seulement physique mais aussi digitale avec son site de vente en ligne. Malgré une période particulière et une activité bouleversée, les résultats des ventes ont progressé d’une manière très importante (+50 % en un an avec près de 50 000 bouteilles commercialisées), avec une forte fréquentation. Si plus de 300 références ont été mises en avant en 2021 auprès d’une clientèle locale et touristique, le site de vente en ligne a permis d’augmenter son nombre de références à près de 1000.

Classé sous :Actualités Balisé avec :Assemblée Générale, La Caunette, Maison des vins, minervois, vignerons

“Lire et faire lire”, une association nationale qui vit aussi dans le Minervois

14 décembre 2021 By Redaction

Anne-Marie Tournand, retraitée, est bénévole depuis 5 ans à l’association “Lire et faire lire”. Elle se rend tous les vendredis à l’école maternelle d’Olonzac, à 13h45 précisément, avec son cartable rouge en cuir verni dans lequel se cache une histoire…

“Toc, toc, toc… Est-ce qu’on peut entrer dans l’histoire ?” Les enfants sont assis au sol sur des galettes de couleur, bien rangés face à Anne-Marie qui, avec son index, frappe sur la couverture. “Qu’est ce qu’il faut pour entrer dans l’histoire ?” Drôle de question que pose Anne-Marie, mais pas pour le public bien averti qui, d’une seule voix toute tremblante d’impatience, répond en rythme : “Ouvriiir grand les yeux… ouvriiir grand les oreilles… fermer la bouche… j’attends l’histoiiiire qui arriiiiive…”. Anne-Marie approche la couverture du livre vers son public, littéralement suspendu à ses lèvres. Les jambes sont croisées, les mains sont posées sur les genoux, on attend l’histoire de Nina en colère qui va bientôt arriver. “Les enfants attendent ce moment avec impatience, tous les vendredis”, déclare la maîtresse. Karine Prévot, directrice de l’école maternelle Henri Matisse à Olonzac, accueille depuis 4 ans Anne-Marie dans son école. Cette initiative a fait l’objet d’un partenariat entre l’éducation nationale et l’association “Lire et faire lire”. L’objectif étant d’apporter à tous les enfants, par le biais de l’histoire enfantine, ludique, une matière culturelle commune et le goût pour la lecture.

Comment mesurer l’effet lecture sur les enfants ?

Un rendez-vous lecture important dans la semaine

“Les enfants ont bien identifié Anne-Marie, ils quittent momentanément leur classe pour ‘entrer dans l’histoire’”, explique Madame Prévot. Pour que cela se déroule dans de bonnes conditions, les enfants ne sont pas plus de cinq, et après 10 à 15 minutes consacrées à la lecture, aux questions, aux commentaires des uns des autres, sans oublier la petite histoire personnelle, qu’il fallait à tout prix raconter, Anne-Marie raccompagne les enfants dans leur classe et repart avec un autre petit groupe qui, à son tour, va découvrir l’histoire. Histoire qu’ils peuvent retrouver dans la bibliothèque de l’école et emprunter pour la maison. Ainsi, le livre qu’apporte Anne-Marie sort de l’école et entre dans le foyer de chacun des enfants. Tous les parents connaissent Anne-Marie avant même de l’avoir rencontrée, le livre essentiellement ludique devient aussi un support de communication avec les parents.

“Je n’ai rien à leur apprendre, juste à partager”

Anne-Marie n’a pas une formation d’enseignante, elle aime simplement lire et partager la lecture avec les enfants. Cette relation intergénérationnelle est primordiale, elle se fait naturellement, elle va de soi. “La posture de lecteur, c’est la grand-mère ou le grand-père qui lit une histoire.” Pourtant il n’y a rien de facile à retenir l’attention d’un jeune enfant ! Pour cela, il faut savoir choisir l’histoire, sa durée, il faut qu’elle plaise à soi-même pour pouvoir la lire en suscitant l’intérêt et l’attention de l’enfant. “La même histoire n’a pas toujours le même succès avec tous les groupes”. Anne-Marie se forme aussi à distance en s’appropriant des astuces partagées sur le site de l’association, grâce à l’expérience des autres bénévoles. “Le vendredi, c’est mon rendez-vous avec les enfants, je ne dois pas le rater, je ne dois pas les décevoir.”

Qui des lecteurs ou des enfants sont les plus heureux ?

Anne-Marie reconnaît prendre beaucoup de plaisir dans ce moment partagé avec les enfants. Les enfants sont attachés à “la dame qui raconte des histoires” et qui chaque vendredi en apporte une nouvelle, bien cachée dans son cartable rouge en cuir verni. L’année dernière, les lectures ont été interrompues à cause de la crise sanitaire. Karine Prévot les a reprises dès que possible. “C’est un moment tellement important !” Les mesures de sécurité appliquées dans le contexte sanitaire ne posent aucun problème, selon Anne-Marie. “Avec le port du masque, on force plus sur l’intonation de la voix ou le regard, on les accroche avec les yeux !”

“On ne raconte pas, on lit” 

L’association “Lire et faire lire” a été fondée par l’écrivain Alexandre Jardin en 1999. “Le fondement repose sur le plaisir, le respect de l’autre, la découverte et le partage de ce bien immatériel, ce trésor à portée de main pour peu que l’on y ait accès, les mots, les phrases, les histoires, la lecture !” Cette association intègre le programme national éducatif d’ouverture à la lecture et de solidarité intergénérationnelle. Elle est portée par les réseaux de la Ligue de l’enseignement et de l’Union nationale des associations familiales. Pour illustrer en chiffres la force de cette initiative, en 2019/2020, 761 000 enfants ont bénéficié des lectures de 20 558 bénévoles. En moyenne chaque année, 740 000 enfants sont concernés. L’association nationale, qui comptait plus de 20 000 bénévoles, voit une baisse depuis le Covid et en appelle aux bénévoles de plus de 50 ans qui aiment lire. Les personnes intéressées peuvent contacter la coordinatrice départementale de Béziers, Françoise Desfours, au 06.31.78.26.40.

On sait (presque) tout sur la lecture, mais toujours pas pourquoi “Nina est en colère”… Alors pour cela il faut : ouvriiir grand les yeux… ouvriiir grand les oreilles…

Texte et photos Cécile Sourbès

Classé sous :Actualités Balisé avec :Anne-Marie Tournand, association, école, lecture, Lire et faire lire, minervois

Siran : Journées Scientifiques en Minervois édition 2021, un grand cru !

7 décembre 2021 By Redaction

Après une année blanche, les Journées Scientifiques en Minervois ont repris et ont attiré plus de monde que jamais. C’est donc un grand succès et les JSM deviennent un événement incontournable des automnes minervois.

Le partenariat entre l’association Menerbés et la Communauté de communes « du Minervois au Caroux » porte ses fruits. Les liens entre le public et les chercheurs qui travaillent sur notre territoire se multiplient, les disciplines se diversifient : la géologie, la paléontologie ont rejoint l’archéologie et l’histoire pour la dernière édition centrée autour de la Cesse et de son joyau, la grotte de l’Aldène.

Crédit photo : association Menerbés

Les JSM ont trouvé définitivement leurs pénates : c’est à Siran qu’elles se déroulent. On y trouve en effet des locaux adaptés, entre la salle polyvalente d’un côté et la salle de conférences de l’autre. Une telle disposition des lieux permet plusieurs pôles d’activités, des conférences, des expositions d’une part et les ateliers d’autre part. La présence d’une vaste aire de stationnement facilite aussi la venue et l’accueil du public. Et ledit public était bien au rendez-vous, avec une fréquentation jamais atteinte jusqu’à présent. Côté conférences, il a fallu refuser du monde le samedi après-midi, et « repousser les murs » dans la soirée pour l'affluence du lendemain. Heureusement, le quatrième mur était de toile et nous avons donc pu le reculer pour disposer encore plus de chaises, jusqu’à 140, qui ont trouvé preneurs le dimanche. En parallèle, ce sont 80 adultes et enfants qui ont participé aux ateliers le samedi, et une vingtaine le lendemain. Le dimanche s’est achevé en beauté dans l’après-midi avec l’excursion aux dolmens de Bois-Bas, qui a attiré là aussi pas moins de 80 personnes !

C’est la preuve que les Minervois s’intéressent à leur patrimoine et sont demandeurs de contacts avec les chercheurs. Observer, comprendre, partager : les JSM ont joué leur rôle cette année encore. Les intervenants ont tous souligné la qualité des échanges avec le public, qui s’est montré particulièrement pertinent lors des discussions avec les chercheurs. Cela aussi, c’est à souligner. Un grand merci à tous ceux qui sont venus !

Vous trouverez sur le site de Menerbés : http://www.association-menerbes.fr le reportage photo de ces journées en cliquant sur « actualités », et le résumé des conférences dans la rubrique « conférences ».

Marie Vallée-Roche, association « Menerbés », contact : menerbes.association@gmail.com

Classé sous :Actualités Balisé avec :association Menerbés, Journées Scientifiques du Minervois, JSM, la cesse, minervois, science, Siran

Brexit : qu’est-ce que ça signifie pour le Minervois ?

29 novembre 2021 By Redaction

A la suite d’un référendum organisé au Royaume-Uni en 2016, le peuple britannique, nourri de nombreuses fausses informations, provenant principalement de riches politiciens de droite, a décidé de quitter l’Union Européenne. Les promesses de l’avantage d’une telle démarche faites à la fois aux Britanniques, puis aux Français, ont généralement été rompues. Les seules personnes bénéficiant d’une telle démarche semblent être les quelques riches entreprises qui ont pu exploiter les résultats de cette séparation qui a officiellement débuté le 1er janvier 2020.

Pour le citoyen moyen des deux côtés de la Manche, cette décision s’est avérée être un désastre absolu. Nous, dans le Minervois, avons en quelque sorte, la chance de vivre dans l’une des plus belles régions du monde, avec un climat tempéré, malgré les changements climatiques plus récents, et un héritage linguistique et culturel que les politiciens n’ont, jusqu’à présent, pas réussi à détruire. Cependant, pour beaucoup dans notre région, les résultats du Brexit ont été catastrophiques. Notre territoire dépend en grande partie de deux industries, la production viticole et le tourisme. Depuis même le début des discussions sur le Brexit, et avant les effets plus récents de la crise du Covid, les habitants de la région du Minervois ont vu un effondrement des ventes immobilières et une forte réduction du nombre de touristes britanniques.

La peur ressentie par les anglais au sujet d’un manque potentiel de sécurité des biens et des difficultés à respecter les nouvelles mesures sanitaires entre les deux pays a bien évidemment explosée (quels documents sont nécessaires pour voyager et quelles marchandises peuvent être transportées vers et depuis l’Europe, même jusqu’à de simples cadeaux tels que du vin ou des denrées alimentaires). Vivre ici, c’était se rendre compte à quel point les déplacements étaient faciles au sein de l’Union européenne. Désormais, il est beaucoup plus difficile d’essayer de convaincre les touristes britanniques que les voyages sont simples. Ils sont désormais obligés de faire face à de longs retards et à l’examen de documents sans oublier les fouilles trop fréquentes des véhicules, de part et d’autre de la frontière franco-britannique. 

On connaît de nombreux anglais, dont plusieurs propriétaires de maisons locaux, qui ont décidé de ne pas voyager ici tant que les restrictions ne seront pas levées. On comprend parfaitement que la Grande-Bretagne ne peut plus s’attendre à se voir accorder les mêmes droits dans les pratiques commerciales et industrielles car elle ne contribue plus aux fonds de l’Europe centrale. Nos politiciens doivent sûrement voir les effets néfastes de l’imposition de restrictions au citoyen moyen des deux côtés de la Manche qui souhaitent simplement visiter et découvrir différentes cultures pendant leurs vacances. Il devient donc complexe de stimuler le commerce et soutenir les milliers de petites entreprises qui dépendent de ces voyageurs. Regardez la réduction des visiteurs britanniques utilisant les installations de location de bateaux sur le Canal du Midi ou la réduction des ventes dans nos caves à vin. Nous pouvons très rapidement voir les effets négatifs du Brexit. Combien de petits commerces et restaurants ont-ils fermé à cause de la perte de ces vacanciers ?

S’il est peu probable que la Grande-Bretagne rejoindra l’Union européenne à courts termes, peut-être à l’exception de l’Écosse, si elle parvient rapidement à obtenir son indépendance vis-à-vis de l’Angleterre, (en gardant à l’esprit que près des deux tiers des Écossais ont voté contre une telle séparation par référendum), nous devons sûrement essayer de convaincre nos politiciens que la séparation n'a pas besoin d’être désastreuse. Les discussions récentes entre les gouvernements britannique et français continuent de s’effondrer alors que chacun semble heureux de jouer ce jeu politique d'échecs qui complique énormément la vie de citoyens ordinaires. Les difficultés pour nos pêcheurs et les contrôles de migration ont montré une absence totale de tentatives sérieuses pour résoudre les problèmes, entraînant des pertes de vies et de moyens de subsistance catastrophiques.   Ces problèmes ne sont pas insurmontables et l’on ne peut qu’espérer que les électeurs de part et d’autre de la Manche forceront leurs politiciens à se rendre compte qu’ils dépendent de leurs peuples et non l’inverse. Peut-être que nos jeunes exerceront autant de pression sur les politiciens qu’ils l’ont montré dans leurs récentes tentatives réussies de trouver des solutions au changement climatique.

Alfred W.

Classé sous :Chroniques d'Alfred Balisé avec :anglais, brexit, britanniques, minervois, tourisme, Vin, voyages

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