
Âgée de 68 ans, Liliane donne de son temps, bénévolement, depuis qu’elle réside à Pépieux. “J’ai été en difficulté et ça m’a donné envie d’aider les autres ensuite”, confie-t-elle. Liliane fait partie de l’équipe du Secours catholique d’Azillanet, où elle se rend tous les vendredis après-midi. “L’équipe est très sympa. C’est convivial. On a dû fermer pas mal de temps à cause du Covid… On a repris nos activités, mais masqués, bien sûr.” Liliane n’aide pas que les humains. Elle aime les animaux, et se préoccupe activement du sort des chats errants ou libres, c’est-à-dire stérilisés mais sans famille, qui vivent dehors, dans différents quartiers de Pépieux. “Depuis que j’ai un chien, j’aide les chats, explique-t-elle avec un sourire. Eh oui, c’est en promenant mon chien que j’ai découvert tous les petits félins sans toit ni famille… et ils avaient si faim ! J’ai commencé à donner des croquettes, que j’achetais moi-même. Et je continue à en acheter et à nourrir les chats libres ou errants qui n’ont rien à manger. Évidemment, ça ne m’a pas attiré que des amis. Certaines personnes m’en ont voulu et on même jeté les croquettes à la poubelle. Mais aujourd’hui, d’autres résidents du village font comme moi, parce qu’on ne peut pas laisser ces animaux errer, affamés…”
Les enjeux du nourrissage des chats errants
Nourrir des chats errants ou libres est souvent mal considéré et parfois même non recommandé. Cependant, des chats affamés vont toujours chercher à survivre, en s’attaquant par exemple aux contenus de poubelle, ce qui est loin d’être hygiénique. Les capturer pour les mettre en fourrière, quand il y en a une, puis les euthanasier n’est certes pas envisageable, d’autant que la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes a été actée. Aujourd’hui, ne pas nourrir un animal qui n’appartient à personne, et qui manque de soin ou de nourriture, peut s’apparenter à de la maltraitance. La nouvelle législation publiée au Journal officiel du 1 décembre 2021 (loi n°2021-1539 du 30/11/2021) va dans ce sens. En l’absence de fourrière municipale, les communes n’ont souvent d’autres solutions que d’agir pour éviter, autant que possible, la prolifération des chats errants qui deviendront ensuite des chats libres, à moins que, grâce à l’action conjointe bénévoles-association-municipalité, des adoptions soient mises en place. “Je suis allée voir Mme l’adjointe au maire de Pépieux pour lui parler de la situation, explique Liliane. Je crois savoir qu’avec une participation de la Fondation 30 Millions d’Amis, les municipalités peuvent obtenir des bons de stérilisation pour les chats errants. Moi, en nourrissant les chats, j’essaie de les socialiser un peu… avec l’espoir de pouvoir les attraper pour les faire stériliser. Sauf qu’à titre personnel, je n’ai pas le droit d’emmener ces chats chez le vétérinaire. Il faut aussi savoir que de nombreux chats se sont réfugiés non loin du camping, ce qui peut déplaire aux touristes en période estivale. On voudrait amener ces chats, de façon respectueuse, vers un point de nourrissage, et les faire peu à peu stériliser… Et leur offrir, également, un abri, surtout en hiver. Nous sommes nombreux, à Pépieux, à souhaiter que ça se produise ainsi. Je continue à agir tant que je le peux, mais ça dépend de mon énergie et de mes finances…”
Anouk Journo
Appel à la mutualisation associative
La Fondation 30 Millions d’Amis, qui milite pour que les municipalités se mobilisent et s’engagent, de façon écologique, dans la lutte contre la prolifération féline, souligne qu’un couple de chats non stérilisés peut engendrer plus de 20 000 descendants en 4 ans. “Pour maîtriser les populations de félins, l’euthanasie ou le déplacement des colonies de greffiers est inefficace et d’une grande cruauté. Seule la stérilisation, reconnue par tous les experts mondiaux et en particulier ceux de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), respecte la sensibilité de nos concitoyens envers nos animaux de compagnie.”, précise la Fondation*.
Dans les villages, comme dans les villes, seule une action collective ainsi qu’une mutualisation des moyens permet d’instaurer une meilleure cohabitation avec les petits félins qui, par ailleurs, ont leur utilité écologique face aux rongeurs, nous le savons bien… C’est un cercle vertueux essentiel à mettre en place au plus vite.
*Source: https://www.30millionsdamis.fr/actualites/article/14558-sterilisation-des-chats-errants-les-municipalites-doivent-agir (NDLR)
Une association à créer
En agissant seule, Liliane a permis à quelques chats d’être adoptés. À présent, elle espère que d’autres adeptes de la cause féline se joindront à elle. “Il faudrait enfin créer une association. Je suis bien sûr prête à continuer à agir bénévolement, mais comme je ne sais pas combien de temps je vais encore habiter à Pépieux, je ne souhaite pas assumer de fonction dans un bureau. En revanche, je peux dès maintenant aiguiller ceux et celles qui, comme moi, veulent agir, et je ferai partie de la future association.” Si vous souhaitez prêter main forte, ou si vous connaissez une association volontaire dans le secteur de Pépieux ou des alentours, n’hésitez pas à contacter Liliane au 06.12.06.16.94.