Par où commencer ? Tout d'abord, vous présenter nos meilleurs voeux pour cette nouvelle année, espérer qu'elle soit prospère à bien des égards : santé, environnement, justice sociale, de la joie... Pour ma part, il est temps de voler vers de nouvelles aventures. Ainsi ce dernier édito sonne la fin de huit années d'aventures commencées en janvier 2011 avec La Semaine, avec mes amies-collègues, Catherine, Marie, Isabelle(s), Françoise, Lydie, Danièle et Danielle, et Gerlande. Huit années à rencontrer celles et ceux qui font le Minervois, à essayer de comprendre ce qui fait la singularité de ce territoire. Et apprendre ce métier de journaliste si complexe, mais passionnant. Aujourd'hui, si je devais retenir une chose de cette expérience, ce sont les rencontres : vignerons, artisans, maires, artistes, agriculteurs, bénévoles d'associations, etc. Des anecdotes, il y en a bon nombres. Des rires, des conflits, des réflexions permanentes, de la solidarité, le tout pour tenter (toujours) d'améliorer le journal, de le rendre plus attrayant, plus complet. Ni plus ni moins que la vie d'une rédaction. Et puis des Unes, quatre cents en tout et pour tout : des drôles, des tragiques, des ratées. Je souhaite bon vent à "La Semaine" et aux femmes qui la font chaque jour, en souhaitant qu'elles réussissent à relever les défis qui les attendent. Car ce journal a bien du sens pour donner une image au Minervois au-delà de la seule appellation viticole. Il mérite soutiens et respect, car l'édition du jeudi n'est que la partie visible de l'iceberg et cache bien des efforts pour relayer l'information locale. Et si les médias sont particulièrement
visés ces derniers temps, il n'en demeure pas moins qu'ils sont toujours essentiels à la participation de la vie démocratique, surtout grâce au pluralisme. Pour cela, les femmes et les hommes qui font ce métier, quelles que soient parfois leurs erreurs, méritent un immense respect. En tout cas, ils ont le mien. Adisiatz !
Nicolas Faure
LA CHUTE DES MÉDIAS ?
Le combat de la communication fait rage entre institutions et Gilets jaunes. Les médias nationaux parlent de l'essouflement du mouvement, alors que les Gilets jaunes pointent du doigt les barrages faits dans les villes pour empêcher les manifestants de rallier les rassemblements et donc de faire tomber les chiffres. Avec l'attentat de Strasbourg, si certains tombent dans le complotisme, ce n'est pas pour rien. La presse nationale, généralement indépendante avant les années 2000, est passée aux mains de grands groupes financiers, industriels, dans une forme d'indifférence générale. On y retrouve pêle mêle aujourd'hui les Vincent Bolloré (Canal+), Xavier Niel (Le Monde), Bernard Arnault (Le Parisien, Les Echos…), et plus près de chez nous la famille Baylet (Dépêche du Midi, Indépendant, Midi Libre), pour ne citer qu'eux. Or le danger était immense et il se traduit aujourd'hui par une défiance grandissante de l'opinion publique envers les médias, à plus ou moins juste titre. Les multinationales n'injectent pas leur argent pour les beaux yeux de la liberté d'opinion et d'informer,
bien au contraire. Pourtant, de nombreux journalistes luttent quand même au sein de leur rédaction pour tenter de garder l'indépendance dont ils ont besoin pour faire leur travail. Le danger de cette situation, c'est que les réseaux sociaux ne sont pas des médias. Beaucoup de fausses informations y circulent, même si d'autres sont justes. Comment faire la part des choses ? Une immense question qui mérite réponse. Dans ce climat de méfiance généralisée, le chemin risque d'être long pour retrouver le chemin d'une démocratie transparente et apaisée. C'est peut-être un mal pour un bien. On ne peut que souhaiter que cette crise s'ouvre sur des améliorations de vie pour toutes et tous. Dès 2019 ? Bonnes fêtes à tou(te)s.
Nicolas Faure
PRODUIRE MOINS CHER ET MIEUX
Si l'industrialisation de l'alimentation a répondu à une transformation de la société, elle est aujourd'hui devenue un modèle dont les Français se détachent de plus en plus. En cause, les nombreux scandales alimentaires qui, petit à petit, ont mis à jour les dysfonctionnements de ce système et la dangerosité de
certains produits. De plus, pour produire à grande échelle, l'industrie agroalimentaire a inventé les pesticides, sources de bien des maladies et d'une pollution à grande échelle. Aujourd'hui, la plupart des citoyens souhaiterait se nourrir mieux. Nombreux sont ceux à essayer de faire attention à leurs achats : éviter les conservateurs E, l'huile de palme responsable de la déforestation en masse, OGM, etc. Au regard de la demande croissante, pourquoi la consommation bio reste minoritaire ? Longtemps, l'alimentation biologique était onéreuse. Aujourd'hui encore, il revient généralement plus cher de bien manger, même si les prix sont plus raisonnables et que des alternatives comme les circuits courts et autres Amap (Association pour le maintien de l'agriculture paysanne) se sont développés. Malheureusement, il n'est pas toujours aisé d'y avoir accès et cela peut demander un effort
financier que tous ne peuvent se permettre. Dans une grande surface, les produits bio restent plus onéreux que les autres. Simplement d'un point de vue de santé publique, n'est-ce pas un scandale ? Pourtant certains maraîchages d'ici ont montré que le bio était possible à bas prix, à partir du moment où les intermédiaires de type grande enseigne sont évités. Beaucoup de citoyens attendent que les pouvoirs publics se saisissent du dossier et donnent des directives fortes. Mais pour cela, il faut se détacher des lobbies agroalimentaires et inventer une nouvelle façon de consommer, une nouvelle économie agricole. Pour la santé, pour l'écologie et même l'économie, ça ne peut plus attendre.
Nicolas Faure
Carburant : peu de solutions pour le consommateur
L'augmentation du prix des carburants fait grincer des dents et surtout les porte-monnaies des Français. La plupart des gens sont prêts à utiliser des moyens de transport moins polluants, encore faut-il qu'ils aient la possibilité de le faire. Le problème c'est qu'aujourd'hui il n'y a pas beaucoup de solutions, encore moins dans la ruralité. Ici, les transports en commun sont presqu'inexistants et les déplacements sont importants pour tous ceux qui travaillent. Ils sont nombreux dans le Minervois à travailler à Carcassonne, Narbonne ou encore Béziers. Cela fait vite 60 à 70 km au quotidien, plus de 1000 km par mois ! Les compteurs des voitures tournent beaucoup et le budget essence gonfle. Certains commencent à se demander si bientôt il sera toujours intéressant d'aller travailler. Et pour se tourner vers les voitures lectriques, beaucoup n'en ont pas les moyens, le marché de l'occasion étant pour l'instant presqu'inexistant. L'autre problématique, c'est que la production d'électricité n'est pas sans conséquence écologique. Les Français ont l'impression que l'Etat met la charrue avant les boeufs et il est difficile de leur donner tort. Sans compter que les plus défavorisés, chômeurs, smicards, travailleurs à temps partiel, vont devoir aller piocher dans des réserves financières qu'ils n'ont pas. C'est un effort que beaucoup de Français ne peuvent faire et non qu'ils ne veulent pas faire. Dans ces conditions, si l'on part du principe pollueur payeur, les Français pauvres risquent de payer bien plus que ceux qui sont plus aisés. Encore l'inégalité qui se creuse ?
Nicolas Faure
HAUSSE DE L’ESSENCE : LES RURAUX PERDANTS
A quand des transports en commun en milieu rural ? Le gasoil augmente pour rejoindre le prix de l'essence. Le problème est, que si dans les villes les transports en commun se développent, en milieu rural c'est le désert. Les campagnes vont-elles être les grandes perdantes économiques de la lutte contre la pollution ? Il n'est pas question ici de remettre en cause un combat inévitable contre l'impact de l'homme sur le dérèglement climatique, mais de pointer le manque de solutions pour les habitants du Minervois. Pourquoi les habitants des territoires ruraux devraient-ils être les seuls à supporter les conséquences ? Ici, plus qu'en ville, la voiture est un outil indispensable du quotidien : dix kilomètres par ci, cinq par là… Impossible d'y échapper : s'alimenter, se soigner, travailler, faire des activités, généralement tout nécessite la voiture. Résultat, les ruraux sont les premiers concernés par ces augmentations. Quelles solutions collectives sont envisagées ? Pour l'égalité des territoires, c'est encore raté. Pour travailler ici, il faut commencer par payer son essence et il n'est pas rare de devoir faire de trente à soixante kilomètres quotidiennement. La situation ne doit pas être exceptionnelle au Minervois et touche certainement de nombreuses zones rurales. La mise en place de transports en commun semble plus que jamais indispensable.
Nicolas Faure