A 10 minutes de Félines, sur le plateau de Saint-Julien, s’étendent les prés de l’écurie des Garrigues où vivent de superbes chevaux en quasi liberté. Au cœur du Parc régional du Haut-Languedoc, au pied de la Montagne noire, ce ranch et club hippique est tenu par Samantha Baillot, jeune femme qui se dévoue à ce lieu hors du commun. Rencontre.

La majesté d’un Ardennais capte le regard. L’animal broute tranquillement, indifférent aux regards admiratifs des visiteurs venus le photographier. Le calme est profond, à peine troublé par les hennissements lointains des chevaux dans les prés. « On a beaucoup de chevaux plutôt typés américains comme des Apaloosas, robustes, et des poulains en ce moment », explique Samantha, qui nous reçoit devant le club-house de ce club familial. Il y a aussi six poneys, des Comtois, un extraordinaire cheval ardennais, gigantesque, trois chiens… Des animaux tous heureux. « C’est mon père, Jean Baillot, connu sous le nom de Jeannot, qui a créé l’écurie des Garrigues. Ça fait environ trente-cinq ans. C’était un élevage de chevaux sélectionnés pour l’extérieur. J’ai repris le club il y a sept ans, car mon père, âgé, avait des soucis de santé. Je me suis formée, j’ai passé mon monitorat… Mais la vocation, je l’ai depuis toujours. Petite, quand je jouais aux poupées Barbies, je les faisais monter à cheval ! » confie la jeune femme. Elle-même a appris à monter avant de savoir marcher !
Une écurie familiale dans un espace naturel fabuleux

Les parents venaient faire du cheval aux écuries des Garrigues, maintenant, ce sont leurs enfants qui fréquentent l’endroit. En tout, on compte une cinquantaine de chevaux sur plus de 100 hectares : des chevaux d’élevage, en pension, ou dédiés à la vie quotidienne du club hippique. « Je propose des cours d’équitation classique, avec du dressage ou de l’obstacle, et également du trek. Je fais passer les galops classiques et pleine nature », explique Samantha. Parmi les activités, le tourisme équestre est florissant avec balades et randonnées, surtout en été : « On part trois jours à cheval et on va à la Franqui, à côté de Port-Leucate. L’intendance nous rejoint à chaque étape, et on dort en tente. On parcourt le Minervois, on passe par les Corbières… Dès le deuxième jour, on a la vue sur la mer, et le troisième jour, on arrive à la plage ! » s’enthousiasme Samantha. Une randonnée de rêve, pour les cavaliers épris de liberté et habitués à monter : « Il faut quand même être à l’aise aux trois allures », précise-t-elle. Gaël, le compagnon de Samantha, s’occupe de l’intendance, « et c’est la course, pour lui ! ».
L’approche éthologique

Samantha connaît et aime profondément les chevaux. Sa manière d’enseigner l’équitation reflète le respect qu’elle éprouve pour l’animal, et son envie de proposer une relation la plus harmonieuse possible entre le cavalier et son cheval : « Cette année, je poursuis une formation en équitation éthologique avec Elisabeth de Corbigny. Ensuite, je pourrai proposer des stages d’équitation éthologique, des séances de travail à pied… C’est une équitation qui s’adapte au cheval. Grâce aux éthologues, on en sait plus sur les chevaux, la manière dont ils vivent, la manière dont ils apprennent et voient les choses. Jusqu’à maintenant, le cheval devait s’adapter à l’homme, alors que maintenant, l’homme apprend à s’adapter au cheval. » Une nuance d’importance qu’apprécieront ceux et celles qui aiment les chevaux.
Pour en savoir plus : www.ecuriedesgarrigues.fr
Texte Anouk Journo, photos Meichelus