La Marie-Thérèse a quitté Ventenac samedi 3 avril au matin, le temps de se refaire une beauté en cale sèche à Castelnaudary où elle devait arriver mardi ou mercredi, selon les difficultés rencontrées... et de difficultés il y eut!
Ce samedi 3 avril, cela faisait cinq ans, « jour pour jour », que la Marie-Thérèse était arrivée à Ventenac-en-Minervois. Et pour cet anniversaire notre belle vieille dame voulait s’offrir un vrai « coup de jeunesse », aller passer deux à trois mois de cale sèche à Castelnaudary avec ses nouveaux protecteurs l’équipe d’Aventure Pluriel et ses charpentiers, l’association qui l’a reprise en charge depuis le mois d’avril 2020. Partie samedi matin, la tête pleine de projet à réaliser sur ce lieu de villégiature bien choisi, c’est menée par une joyeuse équipe dynamique renforcée par des « pros du canal » qu’elle devait arriver au bassin de Castelnaudary aux alentours de mardi ou mercredi. La seule inconnue ne devait résider qu’au passage possible ou non de l’écluse de Saint-Martin avant Marseillette, car celle-ci ayant été ragréée voilà de nombreuses années, son gabarit risquait, depuis, d’être trop étroit pour notre barque de patron très « rondelette sur les hanches ».
Marie-Thérèse s'est arrondie
Mais l’obstacle arriva plus tôt : l’entrée de l’écluse de l’Aiguille (après Puichéric) ne fit aucune concession à la Marie-Thérèse. Elle refusa net de la laisser passer. Et ce fut rédhibitoire. Absolument bloquée sous le pont et contre les portes ouvertes, nez dedans, safran dehors, plus rien ne bougeait. Ce n’est qu’à grand renfort de manœuvres exécutées avec patience par l’éclusier, provoquant moult remous puis baissant le niveau au minimum possible, alors que les vaillants matelots s’échinaient à tirer sur les cordes, qu’à bord capitaine et « gens de l’eau » solidaires poussaient de toute leur énergie sous la voûte du pont, qu’enfin, après plus d’une demi-heure de lutte, la barque pu se dégager et se retirer de l’étau qui l’entravait. Et pourtant, dans les années 60, lors de ses derniers voyages, la Marie-Thérèse était passée par là. Mais avec le temps, sa vie mouvementée lui a valu une restauration qui l’a sans doute légèrement fait prendre quelques petits centimètres à la taille, tandis que de son côté l’écluse, sous l’action de la pression des terres et des herbes folles dans la jointure de ses pierres, a légèrement « rétréci » ! Et oui, une histoire de quelques petits centimètres qui ne pardonna pas.
La restauration va se poursuivre
Mais qu’à cela ne tienne, certes la déception de ne pas arriver au but plomba un peu le moral des troupes mais juste le temps de souffler pour repartir sans faiblir et rebrousser chemin, chacun puisant dans ses ressources pour retrouver sa bonne humeur. Et vu l’impossibilité de faire demi-tour c’est donc en marche arrière, contre le vent, mais guidée par le halage des courageux matelots, que la Marie-Thérèse repris le chemin de Ventenac. De toute évidence, la Marie-Thérèse n’ira pas à Castelnaudary… cette fois du moins ! Thierry Pons, président d’Aventure Pluriel nous a confié qu’il ne pouvait perdre de temps dans la réalisation des travaux de ce patrimoine fluvial, maintenant inscrit au titre de monument historique. Ses charpentiers commenceront donc à la mi-avril, à Ventenac, en attendant de trouver une autre solution car un vrai carénage en cale sèche va certainement s’imposer dans peu de temps. Mais peut-être que d’ici là l’un des chantiers du Narbonnais sera-t-il accessible.
A noter, l’association a lancé un appel aux dons, aux soutiens, aides et bénévolats se ralliant sous « Ensemble restaurons La Marie-Thérèse », c’est-à-dire à toute personne ayant envie de partager cette magnifique aventure… Pluriel. Des prospectus seront distribués et seront aussi disponibles à la cave coopérative du château de Ventenac-en-Minervois.
Renseignements 06.18.17.56.37.
Correspondant local