Chronique réalisée en collaboration avec Jean-François Hébraud, professeur de biologie
Les petits rongeurs, que l'on peut qualifier aussi de micro-mammifères, sont nombreux dans la région et font partie intégrante de la vie des hommes depuis des millénaires. Ils se répartissent en trois grandes familles, les insectivores (musaraignes par exemple), les muridés (mangeurs de graines comme les mulots et souris) et les arvicolinés (herbivores tels que les campagnols).

Chez les mulots, plus grands que leurs cousins éloignés les souris, on retrouve des individus avec de plus longues pattes. Alors que les mulots autochtones, dit à collier, ont trouvé refuge dans les montagnes et les forêts de conifères, les espèces asiatiques qui n'étaient évidemment pas endémiques de la région, ont occupé rapidement leur territoire, dans les villes et les plaines, il y a environ 30.000 ans. Même si le mot mulot englobe bien souvent à tord d'autres espèces comme les campagnols, ils se distinguent par le fait qu'ils se nourrissent quasiment exclusivement de graines et de fruits. Ils font donc partie de la famille des muridés. Évidemment, on ne peut pas parler de rongeurs sans faire mention des surmulots, plus communément appelés rats qui eux, ont tendance à être facilement omnivore. On distingue deux grandes espèces présentes plus ou moins proches de l'homme, soit le rat d’égout, vivant généralement en nature mais aussi proche de l'homme, comme son congénère à la lugubre réputation. Le rat noir, vivant couramment dans les greniers fut l'un des principaux vecteurs de la peste noire. Ces deux espèces se répartissent le territoire en deux et ne cohabitent jamais. Le rat noir est reconnaissable, évidemment par sa couleur, (le rat d'égout étant plus souvent gris) et par des oreilles plus grandes. Ces muridés amateurs de fruits et graines, sont pour certains omnivores ce qui explique leur proximité avec les êtres humains.

Côté herbivores, on retrouve les célèbres campagnols. Ces petits rongeurs sont aussi très proches de l'homme. Ces « rats taupier » sont sous-terrains comme leur nom l'indique et misent majoritairement sur leur ouïe car ils ont de tout petits yeux. Ils disposent d'une queue courte et se nourrissent principalement des racines des salades et des légumes du jardin. Si vous sortez une carotte du sol et qu'il ne vous reste que la fane dans la main, c'est qu'un campagnol a élu domicile dans votre potager. Alors que ceux dits de Provence sont plus gros et sont généralement plus dans les plaines, ceux des Pyrénées sont plus petits et vivent dans les collines et montagnes. Parmi ces campagnols ont retrouve les roussâtres qui eux grimpent aux arbustes, mange des bourgeons et ont une tête différente. Généralement ronde avec de plus grandes oreilles et une « bonne bouille », ces rongeurs vivent en forêt et dans les milieux plein de ronces et de broussailles. Les campagnols agrestes ou des champs, sont plus petits et plus légers que leurs congénères. Ils disposent d'une queue préhensile afin s'accrocher aux tiges des céréales et d'en manger les semences. Enfin, le plus surprenant des campagnols est sans nul doute le campagnol aquatique qui est le plus gros de son espèce. Il est marron gris et vit le plus souvent proche des cours d'eau. Il plonge régulièrement pour manger des plantes aquatiques et faits des galeries proches des ruisseaux pour y établir son domicile.