Bruno Parisi est viticulteur depuis 1996 à la cave coopérative d’Olonzac et de La Livinière.
Bruno Parisi a démarré avec deux hectares et compte aujourd’hui dix hectares, suffisamment de travail pour une production qu’il gère tout seul. Mais l’idéal serait une superficie de 12 hectares afin de pouvoir pallier aux aléas de chaque année notamment celle-ci où le bilan est lourd. « On a eu un printemps froid, la souche a manqué de chaleur et n’a pu fournir la sève nécessaire pour la croissance » explique Bruno. Le gel selon lui est principalement le premier responsable de cette catastrophe, même si après avril les bourgeons reprennent le raisin lui sera tout petit et ne fournira jamais la quantité qu’il aurait du fournir.
Existe-t-il des mesures pour anticiper ces aléas climatiques ?
Pour lui le gel frappe au hasard, sans logique, cette année c’est cette parcelle alors que l’année précédente rien ne s’est passé alors qu’il a fait plus froid… Depuis un an Bruno a ses parcelles de vigne qui sont classées Haute valeur Environnementale (HVE). Il doit utiliser moins de traitements et produits phytosanitaires. Cette démarche lui permet de contribuer au respect de l’environnement et ainsi de fournir un vin plus naturel. La cave coopérative d’Olonzac tend de plus en plus vers la qualité. Elle offre du blanc, du rosé et du rouge et pousse ainsi les adhérents à améliorer qualitativement leur production.
« Pour s’en sortir il faut la quantité »
Des vignes qui ont de 8 à 50 ans, des cépages variés du sauvignon blanc que l’on ramasse dès le 25 août en passant par Cavernet et pour finir avec le Carignan le premier octobre. Les vendanges sont rythmées par la cave à qui ils doivent donner des échantillons pour chaque parcelle et grâce auquel on mesure le degré. Cette année il tourne autour de 13° à 13,5°. C’est bien. La vendange du matin permet aussi de limiter la fermentation. Bruno confirme que le climat se dégrade de plus en plus. Les pluies abondantes, la grêle subite qui en quelques secondes ravage des hectares. L’eau sera très vite un problème afin de lutter contre la sécheresse. Mais peut-on toujours tenir pour responsable le climat ? Quel remède existe-t-il ? Y’en a-t-il un ? Même si une année la production est abondante il y a la loi du marché qui risque à son tour apporter sa déconfiture. On n’a pas fini de subir les aléas climatiques, mais pour que la vie du viticulteur soit plus sereine il faudrait que les assurances jouent le jeu. Que les conditions de remboursement soient plus souples et adaptées. Dans un contexte de cave coopérative « pour s’en sortir il faut la quantité ».
Texte et photo Cécile Sourbès