
Généralement entrepris lors de la période de « chômage » et de vidange pour une question pratique et afin de ne pas impacter les activités économiques, les grands travaux sur le canal se poursuivent aussi « en eau ». Cela requiert parfois d’équiper le personnel de façon adéquate comme avec des « cuissardes de pêcheurs » (waders). Des plongeurs professionnels d’entreprises privées externes à VNF, sont amenés parfois à intervenir. Généralement ils sont appelés pour vérifier l’état ou faire des repérages sur des ouvrages d’art voire exécuter des réparation en urgence sur des éléments inaccessibles.

Cette année entre Argens et Roubia, les travaux sur les berges sont importants. Non seulement elles doivent être réparées avec des structures de bois et de gabions (galets dans cages métalliques), car elles ont été très affaiblies suite à la disparition des platanes dont les racines assuraient leur maintien, mais elles doivent être consolidées. Les différentes opérations consistent en du « retalutage » et de la pose de géotextile. Il s’agit de fibres naturelles de coco dans lesquelles sont intégrées soit des graines soit des petites plantes hélophytes, c’est à dire des végétaux qui apprécient de vivre les pieds dans l’eau, du style joncs, carex, laîches ou encore bien entendu iris des marais (dont Riquet préconisait déjà l’usage contre l’érosion due aux passages des bateaux). Ces actions d’entretien et de restauration de l’ensemble de l’ouvrage font partie des missions principales de VNF. Cela représente, en moyenne par an 2,4 millions d’euros pour petits et grands travaux, y compris ceux d’enlèvement d’objets parfois très « encombrants », jetés au fond du canal. Les étanchéités, les réparations des écluses ou la modernisation de leurs portes sont exécutés uniquement en vidange.
Véronique Herman