Bernard Datin a toujours travaillé dans le milieu de l'assurance et il est désormais formateur spécialisé et consultant en gestion des risques. Il se penche depuis plusieurs années sur des litiges entre assurés et assureurs qui sont réticents à effectuer les remboursements dus en faisant jouer le délais de prescription. Il essaie de mettre en garde les assurés contre des usages des compagnies d'assurance, parfois bien loins d'un sens irréprochable de l'éthique. En effet, dans le cadre du remboursement des dégâts causés, en octobre 2018, lors des terribles inondations qui ont affligé le territoire, il a noté que bons nombre de dossiers n'avaient pas été honorés comme il se doit. Certains assurés n'ayant parfois rien touché du tout, et dans d’autres cas, uniquement 80 à 85 % de la somme due. Pour M. Datin, c'est une très vieille technique utilisée par les compagnies d'assurance, bien souvent les plus importantes de l'industrie. Les plus petites étant selon lui toujours plus honnêtes. “Il est difficile de faire passer cette information dans les médias, car les assureurs sont de gros annonceurs et peu de télévisions ou de radios sont prêtes à faire du tort à des compagnies comme Axa, Groupama ou encore la MAF”, déclare le consultant. Ce fameux, mais ô combien traître délai de prescription de 2 ans ne date pourtant pas d'hier, puisqu'il est issu d'une loi de 1930 que seuls quelques intéressés connaissent. “La plupart des avocats ne connaissent même pas son existence”, clame-t-il. Afin d'interrompre ce délai de prescription et être sûr de pouvoir faire valoir son contrat, il suffit au client de contacter son assureur avant l'échéance de deux ans inscrit dans la loi. Alors, à l'avenir, si vous n'avez pas de nouvelles de votre assureur, n'hésitez pas à le contacter afin de ne pas tomber dans le panneau et de ne surtout pas laisser la prescription avoir raison de vos droits de remboursement.
Tristan Geoffroy