La pollution n’est pas irrémédiable si tout le monde s’emploie à changer de comportement pour la vaincre, c’est que a démontré la démarche « captage prioritaire » initiée sur la commune pour préserver l’eau, une ressource essentielle à la vie.

Il y a 10 ans, l’analyse de l’eau provenant du puits de captage communal présentait d’inquiétants résultats. Afin de reconquérir et de préserver sa qualité, une vaste zone a fait l’objet d’une étude approfondie. De fait, située au point le plus bas du territoire, la commune « hérite » de tous les écoulements. Il était donc logique d’intégrer tout le tracé de la rivière (dès l’amont) au processus pour protéger de façon durable cette aire d’alimentation. C’est dans ce cadre qu’une démarche « captage prioritaire » a été lancée. Celle-ci consistait en la mise en place de pratiques vertueuses utilisant moins d’intrants sur l’ensemble du bassin de l’Argent Double et par une modification des méthodes de travail sur la couverture des sols. Tandis que ces nouveaux comportements entraient dans les mœurs en faisant des émules, les années ont passé. Jeudi 27 mai, les agents de RéSeau11 (lire encadré) sont revenus au puits communal pour présenter in situ le bilan de cette démarche au maire de la commune Christian Magro ainsi qu’aux conseillers du canton Françoise Navarro-Estalle et Alain Ginies.
L’eau est restaurée !
« L’enjeu est de s’assurer qu’il n’y ait pas un recul des pratiques initiées il y a 10 ans », a déclaré Magali Lobre, chargée de mission de la qualité de l’eau, en présence d’André Viola, président de RéSeau11, et Claude Cansino, vice-président en charge de la Protection de la ressource. Après avoir détaillé les résultats chiffrés des dernières analyses qui sont nettement meilleurs que ceux pointés il y a 10 ans, elle a insisté sur ce qui a fait le succès de l’opération : « la nécessaire mobilisation de tous, collectivités et profession agricole ».Viticulteur dont certaines parcelles voisinent avec le puits, Dorian Bardou a également expliqué l’évolution de ses méthodes de travail de la vigne et du sol, mais aussi l’importance de la gestion des haies, afin de préserver durablement la qualité de l’eau. Un pari réussi puisque cette eau a, aujourd’hui, retrouvé une bonne qualité et qu’elle est considérée comme « restaurée ». Bien que la vigilance reste de mise parce qu’il reste sensible aux éventuelles pollutions, le puits redortais va sortir en 2022 de la liste des captages prioritaires.
Texte et photo Danièle Storaï
« RéSeau11 » qu’es aquo ?
Créé au 1er janvier 2020, le syndicat mixte Réseau Solidarité Eau 11 résulte de la volonté de plusieurs structures publiques en charge de la gestion de l’eau potable. Ce syndicat a pris le nom de RéSeau11. Il propose une compétence principale obligatoire : « protection de la ressource en eau », et une compétence optionnelle : « production et transport de l’eau potable ». Il assure donc la protection des points de prélèvements d’eau destinée à la consommation humaine pour assurer l’alimentation des services de distribution d’eau potable des communes de ses adhérents. La mutualisation des moyens permet de renforcer les actions : protection des captages, réduction des risques de pollution qu’elle soit domestique, agricole et industrielle ; limitation des effets du changement climatique auxquels la région est particulièrement exposée et qui pourraient conduire à des épisodes de sécheresse plus intenses et plus fréquentes. Sans eau, il n’y a pas de vie possible. Protéger durablement cette ressource est devenu un enjeu essentiel.
Contact : Magali Lobre, responsable Service protection de la ressource en eau RéSeau 11 au 04.68.11.65.65.07.