A quand des transports en commun en milieu rural ? Le gasoil augmente pour rejoindre le prix de l'essence. Le problème est, que si dans les villes les transports en commun se développent, en milieu rural c'est le désert. Les campagnes vont-elles être les grandes perdantes économiques de la lutte contre la pollution ? Il n'est pas question ici de remettre en cause un combat inévitable contre l'impact de l'homme sur le dérèglement climatique, mais de pointer le manque de solutions pour les habitants du Minervois. Pourquoi les habitants des territoires ruraux devraient-ils être les seuls à supporter les conséquences ? Ici, plus qu'en ville, la voiture est un outil indispensable du quotidien : dix kilomètres par ci, cinq par là… Impossible d'y échapper : s'alimenter, se soigner, travailler, faire des activités, généralement tout nécessite la voiture. Résultat, les ruraux sont les premiers concernés par ces augmentations. Quelles solutions collectives sont envisagées ? Pour l'égalité des territoires, c'est encore raté. Pour travailler ici, il faut commencer par payer son essence et il n'est pas rare de devoir faire de trente à soixante kilomètres quotidiennement. La situation ne doit pas être exceptionnelle au Minervois et touche certainement de nombreuses zones rurales. La mise en place de transports en commun semble plus que jamais indispensable.
Nicolas Faure
QUI LOGE OÙ ?
Un jeune quarantenaire originaire du Minervois me parlait de son village, celui-là même où j’habite. Il m’expliquait que lorsqu’il avait été question pour lui de faire sa maison, son village natal ne proposait pas de terrain à bâtir. Par conséquent il s’était rabattu sur le village voisin où il a retrouvé un certain nombre de personnes de son âge dans la même situation que lui. Il y a construit sa petite maison. Les jeunes Minervois ont voulu sortir des villages délaissant les maisons des centres-bourgs. Pour répondre à
leurs envies, il fallait alors une politique d’extension pouvant déséquilibrer l’urbanisme et vider les quartiers historiques. Ces derniers suscitent davantage le désir d’habiter de néo-ruraux. Ceux-là même qui rêvent de pierres et d’histoire pendant que les jeunes du crus recherchent un habitat plus moderne. Tout le monde se retrouve en revanche sur une envie d’espaces extérieurs et de maisons individuelles. Pour demain, la tendance devra évoluer pour répondre aux contraintes écologiques. Moins de béton, plus de réhabilitation. Pour avancer, les volontés politique et sociale devront s’accorder. Recréer des espaces privatifs et communs avec un effort sur les aménagements des centres.
Catherine Jauffred