La mobilisation s'intensifie contre l'abattage de 111 arbres le long de la route Minervoise.
Le samedi 3 juillet dernier, à onze heures, ils étaient une soixantaine sur la route Minervoise, soit trois fois plus qu'au dernier rassemblement. La plupart de Puichéric, mais d’autres venant de beaucoup plus loin. Bien organisés et dans une ambiance bonne-enfant, rassemblés au feu rouge de Puichéric, ils ont fait signer une pétition pour la préservation des platanes de la RD610. Beaucoup de voitures s’arrêtent et la très grande majorité des automobilistes est solidaire et signe en ajoutant leurs encouragements. Les élues du Département, Tamara Rivel, vice-présidente en charge des routes et de la mobilité, Françoise Navarro-Estalle conseillère départementale du canton du Haut-Minervois, et Kattalyn Fortuné (déléguée Eco-Mobilités), sont venues et ont écouté quelques personnes du collectif. Elles semblent convaincues qu’une solution est possible pour réduire la dangerosité de ce tronçon, abattre le moins d’arbres possible, tout en limitant les emprises foncières. Elles ont proposé une rencontre le 12 juillet à Carcassonne avec des membres du collectif. Il y a urgence car les arbres doivent être abattus dès septembre 2021.
Un enjeu pour la biodiversité
Le collectif « les111 » a apprécié leur venue et leur bonne volonté. Mais, ils ne cachent pas leur crainte : « les arbres sont déjà condamnés, ils ont été blessés volontairement, on va les abattre, tout est programmé » … Leur souhait est que le projet soit réexaminé pour tenir compte de l’importance des alignements d’arbre. « Il faut 30 ans au moins pour que des arbres soient habités par un écosystème, si on en replante, il faudra encore attendre 30 ans ». D’autres évoquent la proximité du canal du Midi dont les arbres ont été abattus à cause du chancre coloré. Leur remplacement par des arbustes jeunes ne constituent pas encore un alignement propice à la vie et au déplacement des espèces telles que oiseaux ou chauves-souris. Tous espèrent qu’avec l’aide du collectif, le Département puisse choisir et prendre les bonnes décisions face à l’enjeu capital de l’évolution du climat. Ce projet deviendrait ainsi, un exemple de démocratie authentique et de collaboration entre élus, associations et habitants.
Texte et photo Philippe Gouze