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Vigne : la saison des traitements est lancée, le soufre (1ère partie)

22 mai 2019 By Redaction

Vigne et oïdium

Les produits phytosanitaires (“pour la santé des plantes”, aussi appelés pesticides – “tueurs de nuisibles” – mais c’est moins politiquement correct…) de synthèse, conçus et fabriqués en laboratoire, canalisent le feu croisé des critiques écologistes, citoyennes et médiatiques. Mais deux pesticides “à l’ancienne”, à effet de contact et agréés en agriculture biologique, sont encore massivement utilisés par les viticulteurs conventionnels pour les deux principales maladies de la vigne, l’oïdium et le mildiou. Focus sur le soufre et le cuivre.

Utilisé depuis l'Antiquité pour ses qualités antiseptiques, le soufre est encore la substance active la plus utilisée par les viticulteurs pour lutter contre l'oïdium, maladie due à un champignon parasite, Erysiphe necator. C'est la maladie généralement la plus présente dans nos vignobles méridionaux. Certains cépages y sont très sensibles : muscats, chardonnay, carignan... Ce dernier a même le défaut d'abriter le champignon dans ses bourgeons, c'est pourquoi on retrouve dans les parcelles de carignan des “drapeaux” au printemps, c'est-à-dire de jeunes pousses contaminées dès le début de leur croissance. Les traitements commencent donc plus tôt dans ces parcelles. Le soufre s'utilise soit sous forme de poudre, soit sous forme mouillable, diluable dans l'eau. Les deux ont leurs inconvénients et leurs avantages : sous forme liquide, on peut diminuer les doses facilement, et mélanger le soufre avec de la bouillie bordelaise (dont on parlera la semaine prochaine) ou des tisanes, décoctions ou huiles essentielles venant compléter l'effet du soufre ; le soufre en poudre, lui, est plus rapide à épandre et risque moins de “brûler” la vigne par forte chaleur, mais il est difficile de réduire les doses utilisées (autour de 25 kg/ha, au moins deux à trois fois plus que le mouillable) et le moindre vent compromet sa bonne application.

Pour les cépages très sensibles, les traitements s'effectuent tous les douze jours, dès le développement de quelques feuilles jusqu'à la véraison, quand les raisins prennent leur couleur définitive. Pour les autres cépages, certains moments cruciaux sont à ne pas rater : on dit qu'il faut “encadrer la fleur”, la vigne étant plus sensible à l'oïdium entre le stade pré-floraison et la fermeture de la grappe, lorsque la grappe se densifie et les grains on grossi. Ce sont les vapeurs du soufre qui agissent sur le champignon parasite ; c'est pourquoi, les jours froids et couverts, il n'aura que peu d'effet. Etonnamment, la lumière participe plus que la chaleur à la sublimation du soufre. Les anciens avaient raison de mettre du soufre aux pieds des ceps lorsque la journée était trop caniculaire, pour éviter les brûlures : les vapeurs agissent en montant dans la souche, à condition que la végétation ne soit pas trop éloignée du sol.

Le soufre et l'écologie
A part la possibilité de brûlure du feuillage, le soufre n'est pas toxique pour la vigne et les plantes environnantes. Même si des quantités conséquentes peuvent être épandues, il ne s'accumule pas dans le sol mais est lessivé par les pluies et s'infiltre dans la nappe phréatique ou s'écoule dans les cours d'eau. Etant peu soluble dans l'eau, les risques de contamination de la faune aquatique sont faibles. Les abeilles sont peu touchées par ce produit, tout comme les autres insectes auxiliaires ; par contre, le soufre est acaricide, mais des populations d'acariens résistants se sont développées dans les parcelles traitées régulièrement. Pour l'homme, il est classé irritant mais pas sensibilisant pour la peau, et est d'une faible toxicité par voie orale ou par inhalation. Il est par contre assez persistant sur la peau et les vêtements, c'est pourquoi les vignerons, pendant la période des traitements, dégagent souvent une odeur légèrement “diabolique”...

Il semble presque impossible de se passer du soufre pour mener à terme sans dégâts les raisins de cépages assez sensibles à l'oïdium ; cependant, certains produits peuvent être utilisés en conjonction avec lui pour en diminuer les doses. Un produit à base d'huile essentielle d'orange, notamment, semble convaincre de plus en plus de viticulteurs. D'autres, parmi les bio et biodynamistes, utilisent du lait ou du lactosérum (petit lait), dont plusieurs composés agiraient sur le champignon. Heureusement, le soufre reste un pesticide assez peu préocupant à utiliser, et contre lequel l'oïdium ne semble pas développer de résistances, contrairement à certains produits phytosanitaires de synthèse...
Antoine Cauchy

> A suivre : le cuivre et la bouillie bordelaise

Source :  Nicolas Constant, La maîtrise de l'oïdium en agriculture biologique en Languedoc-Roussillon, SudVinBio.

 

Classé sous :Actualités Balisé avec :soufre, traitements vignes

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