Lundi 26 mars, le syndicat du cru Minervois a fait sa désormais traditionnelle dégustation à Siran dans le but d'établir la sélection 2018 de la Maison des vins. Nouveauté : le syndicat en a profité pour dérouler une semaine de rencontres, de dégustations et de buffets, préparés par des restaurateurs locaux. Sur le principe des Tastes en Minervois, de la convivialité pour accentuer les échanges.
Plus de quatre cents échantillons ont été dégustés par des vignerons, des restaurateurs, des professionnels du tourisme, des journalistes… Comme chaque année, le but est de créer la sélection du Chai à Homps où seront vendues les bouteilles sélectionnées. Cette année, l’événement a ouvert les portes à une semaine d’animations et d’échanges autour de différents thèmes regroupés aux différentes dégustations annuelles, comme celle du guide Hachette. Tous les jours, des rencontres ont eu lieu. Marie Vidal Vigneron, en charge de la semaine d’animation, explique le principe : “l’idée est de mettre en place des moments d’échanges sur ce qui détermine l’appellation Minervois. Nous avons pu aborder le programme d’action 2018-2020 de l’appellation. C’était moins formel de le faire ainsi qu’en assemblée générale par exemple”. Pour les trois années à venir, deux axes de travail se dégagent du programme d’action : la communication et l’aspect technique.
Mettre du lien entre les vignerons
Chaque jour donc, des rencontres avec dix à quinze personnes ont eu lieu de 10h à 12h ou de 17h à 19h. Après les interventions de fin de matinée, un buffet préparé par un restaurateur local* était présenté sur le mode des Tastes en Minervois, en clin d’œil au festival qui se déroulera les 1 et 2 septembre à Bize. Ce que recherche en premier lieu le syndicat, c’est le lien. Le Minervois est un territoire qui s’étend sur plus de soixante km et nombreux sont les vignerons à ne pas se connaître. Les faire se rencontrer, c’est aussi une manière de leur donner la pleine conscience que l’appellation Minervois leur appartient. Or, dans toute association, syndicat, ou encore coopérative, la difficulté est de trouver un projet qui convienne au plus grand nombre et d’harmoniser. C’est la mission que se donne le syndicat en voulant à l’avenir proposer plus d’animations, de tables rondes, qu’elles portent sur les techniques, l’administratif, ou la communication. Pour ce faire, le Cru a fait également appel à Marc Médevieille, qui a pour mission de synthétiser la parole des vignerons, mais aussi celle d’acteurs du territoire. L’identité du vin Minervois passe aussi par ses résidents, d’autant que l’entité du territoire est mise à mal par l’éclatement administratif.
De nombreux axes de réflexion
Les thèmes abordés ont été la gestion hydrique, comment utiliser les réseaux sociaux pour bien communiquer, les différentes stratégies de hiérarchisation de l’appellation, les possibilités de diversification dans l’encépagement, la compatibilité de l’AOC et du bio et enfin comment présenter le Minervois. Chaque atelier a été animé par des intervenants différents (Institut coopératif du vin, Résonance communication, Sudvinbio, Marc Médevieille, etc). Par exemple, Marie Vidal Vigneron constate que le stress hydrique est une des fortes préoccupations des vignerons. Le climat change et la question de l’arrosage se pose. Mais à quel moment arroser pour optimiser l’eau, faut-il laisser enherber ? Pour tenter de répondre à ces questions, des actions vont être expérimentées avec une visualisation satellite de la situation hydrique des parcelles. Côté communication, les vignerons étant les premiers représentants du Minervois, quelle image la plus commune possible peuvent-ils donner du territoire ? Autant de questions auxquelles l’AOC va tenter de répondre dans les années à venir en travaillant sur le lien entre les femmes et les hommes qui composent l’appellation.
Nicolas Faure
*L’Oustal de Carquet (Siran), Les Meulières (La Livinière), Noémie Gazza de l’épicerie Grain d’Ici (Pouzols) et La Cave (Siran)