Après plus de douze jours sans connexion 4G, appels, sms et accès Internet, le village de Lespinassière a reperdu son accès Internet en raison d'une intervention d'Enedis sur le réseau. Malheureusement, on ne peut pas dire qu'il y ait eu de concertation entre les opérateurs des antennes, les fournisseurs de services et les entreprises œuvrant sur le réseau électrique.

La panne, qui a commencé le 18 décembre, a duré jusqu'au 31 à midi. Le 2 janvier dans la journée, le réseau a recommencé à connaître des interruptions de services durant plusieurs minutes pour s'éteindre totalement en fin de soirée. À l'heure de la rédaction de ces lignes, Enedis n'avait toujours pas fini les réparations sur son réseau, privant toujours le village d'accès Internet 4G. La maigre consolation des habitants : un accès restreint au réseau téléphonique et aux sms (en renvoyant plusieurs fois les mêmes messages afin qu'ils réussissent à être transmis).
En dehors des pannes techniques qui ne sont pas prévisibles évidemment, il y a cependant plusieurs problématiques entourant cet événement. D'une part, l'absence totale de communication entre les intervenants du réseau et la population, qui dépend, parfois exclusivement, de leurs services pour communiquer ; d'autre part, le danger réel que cela représente dans les villages ruraux de montagne comptant bon nombre d'habitants âgés, parfois isolés, que l'on a dissuadés, lors de l'arrivée de la 4G, d'abandonner leur ligne fixe. Même si les opérateurs des services mobiles proposent des plateformes pour suivre l'évolution des pannes sur le réseau, il faut tout de même Internet pour les consulter ! Le seul moyen d'avoir des informations : retrouver au moins un signal téléphonique et appeler leur numéro de support. En décembre, dix jours après le début de la panne de tous les services à Lespinassière et Citou, les services de certains opérateurs n'avaient même pas enregistrés le problème technique.
Alors certes, désormais les fournisseurs de services soufflent dans le sens inverse au fur et à mesure que la fibre se déploie sur le territoire, incitant les habitants à reprendre une ligne fixe évidemment bien plus rapide. Après la débauche de moyens pour étendre le réseau physique, les principaux acteurs du réseau de communications pourraient ils trouver des solutions pour fiabiliser une antenne installée il y a à peine deux ans et qui dessert des personnes isolées, et dans certains cas non connectées au réseau filaire ? Nous sommes bien au 21e siècle non ?
Tristan Geoffroy