La Semaine du Minervois

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Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Caunes-Minervois, Caunas, la seguida

17 mars 2022 By Redaction

Notre-Dame du Cros

Caunas, nous l'avons écrit, tire son nom de l'occitan cauna, la grotte. De nombreuses grottes se trouvent au nord du village, souvent connues des spéléologues de la région.

Grotte de Buffens.

On y a découvert des céramiques et divers mobiliers néolithiques, mais aussi des céramiques de l'antiquité tardive. Le toponyme de Villa Buffentis se trouve dans des textes du VIIIe siècle (origine probable wisigothique). On suppose qu'un ancien lieu de culte y aurait précédé l'église Saint-Geniès, ancienne église paroissiale de Caunes. (Dominique Baudreu, Archéologie du Midi médiéval n°6, 2010.)

Balme Pretchadouire.

Balma prechadoira, grotte servant de chaire à prêcher. Ce toponyme pourrait renforcer l'hypothèse précédente.

Balme Sabatière. Balma sabatièra, grotte savetière (cordonnière). Tout près du Plo du Perruquier (plateau du coiffeur). Pourquoi ces références à des métiers ? Si un de nos lecteurs a des idées...

Proverbes : ges de plan mal cauçats que los sabatièrs (les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés). Sabatièr, fai ton mestièr (occupe-toi de tes affaires). Quelqu'un qui court sans cesse est pressat coma un perruquièr, pressé comme un coiffeur.

Grotte du Figuier. Balma de la figuièra...

Notre-Dame du Cros. Nòstra Dama del Cròs.

Lo cròs, le trou, peut aussi désigner une source. Notre-Dame du Cros, objet de pèlerinages, véhicule plusieurs légendes. Par exemple : Au VIe siècle, une bergère aurait vu jaillir une source au pied de la falaise et y fit boire son enfant malade. Celui-ci guérit aussitôt. D'autres légendes : www.grandsudinsolite.fr/1765-11-aude-les-legendes-de-la-chapelle-notre-dame-du-cros.html

I es dins son cròs, la Nòstra Dòna, amb sa font d'aiga frescosa, sas platanas, son prat, e son resson de catedrala dins la ravina a romevatge, ont corrís un riu, que carreja d'Amor. Elle est dans son trou, Notre Dame, avec sa source fraîche, ses platanes, dans la vallée des pèlerinages où court un ruisseau porteur d'Amour (Miquèl Decòr, Passejada menerbesa).

L'Argent Double.

Ribum Argentumdublum, 791 ; Rivus Argentumduplum, 819 ; Fluvius Argentiduplicis, 844 ; Argendoble, 1408 ; Argent Double, 1781. D'après Ernest Nègre, ce nom provient de argentodubrum, bâti sur le gaulois arganto (argent) et -dubro (eau, source), latinisé en argentum duplum (argent double). La rivière prend sa source au pied de la Serre d'Alaric (montagne Noire, pas celui qui porta capèl !) et passe sous le canal (épanchoir de l'Argent Double, La Redorte) avant de confluer dans l'Aude.

Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :caunes, caunes minervois, la seguida, toponomia d'aqui, toponymie

Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Ginestas, la suite, la seguida

4 mars 2022 By Redaction

Labade

Les Pouzéranques Las Posarancas : norias, puits à roue. Mistral donne “Posa-taca, posaraca, posaranca Puits à roue”. Mais le wikiccionari, lui, donne comme définition : “Engenh de traire l'aiga constituit d'una barra en equilibri en son mitan, que a una extremitat i es fixat una còrda amb un posador, e a l'autra un contrapes.” Les “posaranques” que nous connaissons ici sont bien ces engins de puisage constitués d'une barre, une pierre pour faire contrepoids et un seau. On s'en servait pour tirer l'eau d'un puits ou directement de la rivière. Il en reste quelques unes en fonctionnement, mais pas à Ginestas. D'une personne qui se plaint, on dira qu'elle geint comme une “posaranque” : renar coma una posaranca. Ginestas, avec ses nombreux ruisseaux et ses nappes phréatiques peu profondes, a plusieurs toponymes afférents.

Pouts ès Prats (IGN) ou Puits es Pratx (www.chateaudupuitsespratx.com) est un hôtel restaurant spécialisé dans les réceptions, mariages, etc. En occitan, potz dels prats, puits des prés. Le puits était souvent la source d'approvisionnement en eau de la maison ou du quartier. On retrouve ce nom dans de nombreuses expressions : çò qu'i dison tomba dins un potz (il sait garder un secret). Rabaiar d'aur a plen potz (avoir de l'argent comme des puces). Sap pas çò qu'es lo chuc de potz (il ignore ce qu'est le jus de puits, se dit d'un ivrogne). Et deux proverbes : esperes pas la set per tirar l'aiga del potz (n'attends pas la soif pour tirer l'eau du puits) ; cal pas posar l'aiga amb un panièr (il ne faut pas puiser l'eau avec un panier).

Labade La Bada : le guet, lieu élevé, proche pour guetter. On y jouit d'un beau point de vue, une table d'orientation y est installée. Des parcours VTT y ont été aménagés. Cela en fait un lieu de promenade apprécié. L'occitan bada est à l'origine du nom d'une tour de la Cité de Carcassonne: la tour de la Vade. Même si l'origine est commune, ne pas confondre la bada, le guet, lieu stratégique où la sentinelle doit faire preuve de sérieux, avec le verbe badar, bader, qui caractérise les rêveurs, les envieux. Badar a la luna, c'est regarder bouche bée, rêver. On dit aussi badar a la dragèa, en souvenir d'un jeu ancien pratiqué par les enfants.

Ruisseau de Font Baudre Rec de Font Baudra, source boueuse. La baudra, en occitan, c'est la vase.

Devinhòla : qu'es aquò qu'es aquò que fond la cera e durcís la baudra ? Lo solelh, le soleil qui fait fondre la cire et durcir la vase.

Texte et photo Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :Ginestas, Labade, toponomia d'aqui, toponymie, Yves Séguier

Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Beaufort, Baufort

14 janvier 2022 By Redaction

Mentions anciennes : ecclesiam S. Martini de Belloforti, 1135 ; rector de Belloforti, 1357 ; Beaufort, 1518 et 1770 (Cassini). De l’occitan bel fort, belle forteresse (Hamlin). Bien d'autres toponymes en France ont la même origine, dont Belfort.

Proverbe : A Beufòrt lo drech a tòrt (à Beaufort, le droit a tort) (Mistral). Proverbe également signalé par Achard, qui précise que, d'après les habitants, il n'a plus cours. Il pourrait puiser son origine dans les nombreux conflits qui opposèrent, à partir de 1750, seigneurs, curés et habitants (voir les articles de Robert Marti parus dans la Semaine du Minervois en avril 2014, https://beaufort34.fr/fr/rb/840764/chateau-de-beaufort ).

Tout en haut du village se dresse le vieux château des 12e et 18e siècles. Il est fort probable, bien qu’aucune preuve archéologique ne le confirme, qu’à l’époque gallo-romaine, un petit oppidum fortifié ait occupé le sommet du rocher. Aux temps mérovingiens et carolingiens, cette forteresse dut se transformer en s’agrandissant pour s’adapter aux moyens de défense de l’époque, si bien qu’à l’aube du Moyen âge, le qualitatif bellum fortis est déjà attribué à ce qui va devenir le “Belfort” des temps féodaux.

Vers 1860, le château est vendu par la famille d'Amieu de Beaufort à une famille Merle d'Olonzac. Ce qui fait dire par facétie : “Beaufort, beau château aux antiques tourelles, autrefois nid d'aigle, aujourd'hui nid de merles”. En occitan, un mèrle, c'est un homme fin et rusé : es un fin mèrle. Mais on dit aussi “canta polit mèrle”, chante beau monsieur. Ou encore “piaula, mèrle”, cause toujours tu m'intéresses. L'église Saint-Martin, souvent remaniée, remonte au XIe siècle. Saint Martin est le saint patron de nombreux villages du Minervois. Faire Sant Martin (11 novembre) c'est boucher les tonneaux et pour l'occasion, goûter le vin nouveau : per Sant Martin, tapa las botas tasta lo vin (ferme les tonneaux et goûte le vin). On trouve sur la commune les traces d'une chapelle, Saint-Côme, mentionnée sur le cadastre de 1812 puis absente après. L’emplacement de la chapelle Saint-Côme a été reconnu en 1973 par M. l’abbé Giry, grâce à la mémoire de M. Jean Taffanel, de Mailhac, puis fouillé en 1975 par l'archéologue René Feuillebois. On pense qu'un village a existé là, peut-être wisigoth. Les ruines de la chapelle, aujourd'hui dégagées, font l'objet d'études d'aménagement. A totes los legeires, desiram una bona annada plan granada, e se sèm pas mai que siaguèm pas mens (bonne année, et si l'on n'est pas plus nombreux, qu'on ne soit pas moins).

Texte et photo Yves Séguier

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Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Olargues, Olargas

24 octobre 2021 By Redaction

Mentions anciennes: Adalberti Olargensis, 1084 castellum de Olarge , 1122 Pontius de Olargue 1152 Olargue , 1518 Olargues, 1585 et Cassini 1740 (Hamlin). L'origine du nom semble être un nom germanique, Olaricus (Wikipedia et Hamlin).

Le suffixe -argue est une évolution du suffixe -acum, au sens de domaine, comme on peut le trouver dans Peyriac ou Ventenac. Le suffixe -anicum, qui est un élargissement de -anum, était connu dès le latin classique, mais c’est à une époque assez tardive, vers le IVe siècle, qu’il est devenu largement productif de noms de lieux dans la moitié sud du domaine gallo-roman. Une deuxième forme prise par le suffixe -anicum est -argue. Le maximum d’intensité des noms de lieux en -argue est dans le Gard et dans l’est du département de l’Hérault. (Ernest Nègre dans Revue Internationale d'Onomastique, 17e année N°1, mars 1965, qui cite également Olargues). Les exemples sont nombreux dans le Gard et l'est de l'Hérault (Aimargues, Gallargues, Marsilhargues, Vendargues …)

Pourtant Hamlin nous dit: Olargues n'appartient pas à la série des n. de domaines gallo-romains en -anicis > -argues, fait déjà remarqué par Colson au 19e s. Bien qu'il cite le nom d'Olaricus, romanisé en Olargus. Alors Villa romaine ou pas? En l'absence de traces réelles, difficile de conclure !

Le dictionnaire étymologique des noms de lieux de la France (Dauzat et Rostaing) donne lui Ollus + suffixe -anicum.

Le Jaur, qui prend sa source à Saint Pons, traverse la ville. Les textes le mentionnent très tôt: fluvium quae vocant Jauro, 969, ribieyrade Jaur 1442. Mais, d'après Hamlin, s'il est probable que Jaur a désigné à l'origine la source importante qui donne naissance à la rivière, l'étymologie de ce terme demeure obscure.

A Olargues, un superbe Pont du Diable permet de le franchir. La légende du pont du diable est souvent la même: un bâtisseur qui n'arrive pas à finir l'ouvrage passe un pacte avec le diable. Celui-ci finit les travaux en échange de la première âme qui passera le pont. Souvent conseillé par sa femme, le compagnon fait passer un chat, un chien, un lièvre sur le pont pour berner le démon.

Enfin la commune abrite une aberration toponymique comme j'aime bien en relever: la Source du Fréjo, notation adoptée par le département et la voie verte passa-pais, ou Souce Frejo sur la carte IGN. En fait, il s'agit d'une probable faute de transcription de Font Freja, la source froide, étymologie que l'on retrouve par exemple dans Fontfroide.

Texte et photo Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :Olargues, pont du diable, toponomia d'aqui, toponymie

Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Villeneuve la suite, Vilanòva la seguida

18 juin 2021 By Redaction

Porte de la capelanie pòrta de la capelaniá (prononcer capelanié) porte du presbytère.

Lo capelan, c'est le prêtre. Se ditz tanben lo rictor (ritou) o lo curat. Et il vit dans le presbytère, o capelaniá. Ce bâtiment, acheté par la municipalité en 1742, renferme un magnifique escalier de pierre. Il abrita un temps un bureau postal. Aujourd'hui, il offre plusieurs appartements en location.

Lo rictor o capelan, souvent objet en occitan de moqueries ou de chansons grivoises, était en réalité un personnage important du village, respecté et soigné: Quand n'i a pel camp, n'i a pel capelan: l'abondance profite à tous. De quelqu'un qui fait les demandes et les réponses, on dit «fa lo clergue e lo capelan», il fait le clerc et le prêtre. Et un dicton: «Filha e capelan sap pas ont anirà manjar son pan» , fille et curé ne savent pas où ils iront manger leur pain. (A. Lagarde le trésor des mots d'un village occitan).

Roque traoucade ou Roque trucada ròca traucada, roche trouée ou frappée.

C'était le nom d'une métairie aujourd'hui ruinée. Ce dolmen a livré un mobilier funéraire intéressant (poteries, bracelet de cuivre et de bronze). La couverture a disparu, ne laissant apparaître que l'entrée et la chambre funéraire (Vilatges al pais). Pas loin, un autre dolmen, le palet de Rolland. La légende, contée en 1858 par l'abbé Verguet, est citée dans «vilatges al país»: Rolland, harassé par ses luttes effroyables contre les Sarrasins, vint se reposer dans la région. Il tailla à grands coups d'épée un palet et le lançait facilement de la «Valdomps» à Narbonne et de Narbonne à la Valdomps. Il éleva ce palet sur plusieurs colonnes et demanda à être enterré à proximité. C'est pourquoi on trouve pas loin le «tombeau du géant» ou «tombe de Rolland».

En hommage à Miquèl Decòr (voir l'article d'Alan Roch de la semaine dernière), un poème extrait de «Passejada menerbesa»:

De la tèrra al clapàs, de lausas pichonèlas;

del clapàs en garenas, muralhas, capitèlas,

de mans plenas d'amor an peltirat e bolegat,

amontairat e puèi bastit, aquela solitud

d'un luòc jamai finit.

De la terre au tas de cailloux, de toutes petites pierres plates; de tas de cailloux en garennes, des murailles, des capitelles; des mains pleines d'amour ont arraché et remué amoncelé et puis bâti cette solitude d'un lieu jamais fini. Adieu Miquèl, repausa en patz.

Texte et photo Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :toponomia d'aqui, toponomie, villeneuve

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