La Semaine du Minervois

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Contaminations radioactives : le collectif Vigilance Malvézy donne l’alerte

11 avril 2022 By Redaction

À Narbonne, sur le site de Malvési*, existe une usine Orano (ex-Areva) très discrète bien que située à moins de trois kilomètres du centre-ville. Porte d’entrée de l’uranium en France, elle traite le quart de la production mondiale. Réuni en conférence de presse le 30 mars, le collectif Vigilance Malvézy, sous l'autorité de la CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendante sur la radioactivité), informe les habitants et alerte sur les contaminations radioactives déjà constatées.

L’usine Orano de Malvési avec les bassins d’évaporation des effluents radioactifs dits “nitratés” © Premières Lignes, Martin Boudot

Ainsi, Orano traite le quart de la production mondiale d'uranium. Cette usine a connu plusieurs “accidents industriels” provoquant des déversements dans l’environnement de déchets hautement toxiques sur les plans chimiques et radiologiques. L’exploitant dit satisfaire à ses obligations réglementaires en matière de surveillance de l’environnement. Mais des incohérences et omissions ont été relevées par des associations locales. C’est dans ce contexte que des militants décident de procéder à leurs propres mesures et analyses radiologiques aux abords du site. Sortir du Nucléaire Aude (SDN11), Arrêt du Nucléaire 34 (ADN34) et Greenpeace Montpellier décident alors de créer une équipe de travail dans ce sens. Ce sera le collectif Vigilance Malvézy, qui réunit, outre des membres des associations à l’origine du projet, des membres des associations TCNA (Transparence des Canaux de la Narbonnaise), COVIDEM et ECCLA. Après un an de préparation, l’établissement d’un partenariat avec la CRIIRAD et la collecte des fonds nécessaires, le premier acte a eu lieu le weekend des 17 et 18 octobre 2020 avec la formation d’une douzaine de préleveurs sous l’autorité scientifique de Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la CRIIRAD. Formation théorique sur la radioactivité, la radio-protection… ainsi que des travaux pratiques sur le terrain étaient au programme. L’année 2021 a été consacrée aux premiers prélèvements suivant un protocole précis. Ce sont essentiellement des feuilles de cyprès, marqueurs de la pollution aérienne par l’uranium. Les résultats des analyses sont disponibles dans leur intégralité sur le site de la CRIIRAD.

Trois types de missions

Les missions du projet Vigilance Malvézy sont : compiler et interpréter les mesures officielles que l’industriel est tenu de donner régulièrement, puis rédiger des demandes complémentaires (par exemple en cas de lacunes ou d’incohérences dans les résultats, etc.) ; réaliser des mesures du niveau de radiation ambiant (au moyen de compteurs Geiger) et des prélèvements d’échantillons autour de l’usine (l’analyse des échantillons est ensuite effectuée au laboratoire de la CRIIRAD ou dans des laboratoires recommandés par la CRIIRAD) ; et exercer une vigilance permanente et plus spécifiquement lors d’évènements particuliers (fortes précipitations, incidents ou accidents à l’usine). Les résultats obtenus de ces observations et analyses seront portés à la connaissance des citoyens.

Résultats

Ces résultats sont compilés dans la synthèse effectuée par la CRIIRAD. Dont voici les conclusions : les mesures du taux de radiation gamma effectuées par ces bénévoles à l’extérieur du site ont permis de constater que les radiations émises par les concentrés d’uranium atteignent les personnes situées à plusieurs dizaines de mètres de la clôture. Et concernant les prélèvements de feuilles de cyprès autour du site : l’analyse en laboratoire de 16 échantillons de feuilles de cyprès prélevés par les bénévoles autour du site en 2020 et 2021 montre clairement un excès d’uranium dans l’environnement. Alors que la concentration de cet élément radioactif est en dessous de la limite de détection dans des échantillons situés à plus de 8 kilomètres (<0,2 mg/kg MS), des valeurs plus de 5 fois supérieures à la limite de détection sont relevées à l’ouest du site (1,1 mg/kg MS). Elles sont même plus de 28 fois supérieures à l’est du site (5,7 mg/kg MS), sur des terrains situés à 300 mètres de la clôture, sous les vents dominants. L’impact est détectable à plus de 2 kilomètres sous les vents.

Jusqu’où s’étend la zone impactée ?

Des prélèvements complémentaires seront nécessaires pour déterminer jusqu’où s’étend la zone impactée. Ces premiers résultats confirment que les riverains respirent un air contaminé par l’uranium que rejettent les installations d’Orano. Or les isotopes naturels de l’uranium émettent des particules alpha et présentent une très forte radiotoxicité en cas d’incorporation par inhalation. Par ailleurs, d’autres substances radioactives sont très probablement présentes dans l’air ambiant des secteurs sous influence. Des études antérieures ont d’ailleurs montré que l’usine a entraîné une contamination d'effluents nitratés présents dans les bassins d’évaporation contenant 47 radionucléides différents. Certains sont parmi les substances radioactives les plus radiotoxiques par inhalation (thorium 230, actinium 227, plutonium 238, etc.). Or ces effluents sont entreposés à l’air libre et des épisodes venteux en dispersent de très fines gouttelettes sous forme d’embruns. Les moyens financiers dont dispose le collectif Vigilance Malvézy ne permettent pas à ce stade de rechercher systématiquement tous ces radionucléides dans l’environnement, mais il est certain que les riverains sont exposés aux risques liés à l’inhalation de tout un cocktail de métaux lourds et de radionucléides.

L'action du collectif s’inscrit dans la durée et va se poursuivre en 2022.

Communiqué du collectif Vigilance Malvézy

Dossier complet sur criirad.org (taper Malvési dans la barre de recherche).

  • Malvézy, Malvési : les deux orthographes co-existent.

Classé sous :Actualités Balisé avec :Malvési, Malvésy, narbonne, radioactivité, santé, traitement, uranium

Agroécologie : Chemin Cueillant expérimente des traitements sur la vigne

21 juillet 2020 By Redaction

Stimuler l’écosystème microscopique de la vigne pour qu’elle résiste mieux aux maladies ? Depuis quelques mois, la recherche s’est invitée dans les rangs de trois domaines viticoles pour expérimenter, sur le terrain et avec les vignerons, de nouvelles méthodes de traitement. Le but est d’étudier en direct sur des parcelles, une approche « biophile » pour réduire les traitements « biocide » largement répandus en viticulture conventionnelle et bio. Derrière ce programme, l’association Chemin Cueillant expérimente.

A travers cette démarche, la petite association d’agroécologie en Minervois offre à ses adhérents la possibilité d’une approche innovante, alliant le savoir des agriculteurs à des méthodes scientifiques dans le but de répondre à leurs besoins (et à celui de la planète). Depuis février, Baptiste Algayer, pédologue (spécialiste des sols) ancien chercheur à l’Inra (entre autre) est embauché comme animateur technique pour mener à bien ce programme. Le projet MicroBioPhyto vise à expérimenter des traitements biophiles contre les maladies de la vigne, et constitue le premier épisode de cette collaboration.

Derrière cette expérimentation, l’objectif est de mieux comprendre le fonctionnement d’un écosystème cultivé afin d’utiliser les bonnes pratiques agroécologiques permettant une agriculture durable. « L’agriculture n’est pas un processus naturel. Par ses interventions, l’agriculteur perturbe le fonctionnement naturel des écosystèmes pour produire. Depuis des décennies, des dérives ont conduit à multiplier les interventions et aujourd’hui, les écosystèmes agricoles sont souvent détruits, ce qui nécessite encore plus d’interventions pour produire ! Ce modèle n’est pas durable. C’est un cercle vicieux duquel il est devenu très difficile de sortir. Les pratiques agroécologiques visent à reconstruire les écosystèmes agricoles pour une agriculture durable et respectueuse » explique Baptiste. Mais pour mettre en place ses pratiques agricoles innovantes, il faut expérimenter !

Son idée aujourd’hui est de tester l’application de traitements à base de thé de compost visant à stimuler le fonctionnement des écosystèmes microscopiques dans les vignes afin de limiter l'expansion des pathogènes. « A l’instar de toutes les plantes, la vigne est peuplée de milliers de micro-organismes, que ce soit sur ses feuilles, sur les grappes, sur les racines dans le sol, ou encore à l’intérieur même de ses organes. Les traitements que l’on teste vise à stimuler cette vie microscopique, afin de concurrencer les pathogènes et de limiter leurs effets négatifs sur la plante». Les résultats en terme de maladies sont comparés avec ceux des parcelles traitées conventionnellement. En parallèle, des analyses génétiques d’échantillons prélevés sur la surface des feuilles et dans le sol sont réalisées afin de caractériser les populations de micro-organismes présents en fonction des différents traitements. « Ce n’est que très récemment que nous avons compris le rôle crucial joué par les micro-organismes sur le développement des plantes et donc son impact sur l’agriculture. Il s’agit d’une étude tout à fait inédite », souligne Baptiste. Jusqu’à présent, les premiers résultats ont été peu concluants sur le mildiou mais très encourageant sur l’oïdium. L’expérimentation va se poursuivre encore un à deux ans.

Chemin Cueillant s’est donné les moyens d’un programme de recherche à la pointe dont les résultats pourront déboucher sur des solutions concrètes. Avec ce programme, l’association implique les agriculteurs autrement, vers un travail expérimental, volontaire, vers la recherche de solutions plus vertueuses. Baptiste Algayer résume bien la démarche : « de bien des manières, les agriculteurs sont des chercheurs : ils œuvrent au front de la connaissance pour trouver des réponses concrètes à leurs problématiques. Ma mission est de soutenir cette dynamique et d’y apporter ma méthode, mes outils afin de générer des résultats comparables, plus faciles à interpréter pour que le processus de recherche soit optimisé à l’échelle du territoire. Pour inventer une nouvelle agriculture, nous faisons le pari d’inventer une nouvelle façon de faire de la recherche ! ».

Catherine Jauffred

Classé sous :Actualités Balisé avec :agroécologie, Chemin cueillant, mildiou, traitement, vignes

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