La Semaine du Minervois

Hebdomadaire du territoire Minervois

  • Accueil
  • Nos sections
    • Tous les articles
    • Toutes les brèves
    • Toutes les humeurs d’Alfred
    • Tous les éditos
    • Toutes les unes
    • Toutes les pages Jeunesse
  • Nos points de vente
  • Nos annonces
    • Annonces légales
    • Petites annonces
    • Publicité
  • S’abonner
  • Soutenez le journal !
  • Qui sommes-nous ?
    • L’équipe
    • Correspondants
    • Écrivez !

Minervois : viticulture, un an après le gel, la grêle…

2 mai 2022 By Redaction

La préfecture et Météo France, qui avaient annoncé “des orages localement de forte intensité” pouvant survenir le samedi 23 avril, ne se sont pas trompés. Un épisode orageux bref mais extrêmement violent a suivi l’axe Villarzel/Rieux-Minervois en faisant de gros dégâts.

Les grêlons ont formé un tapis blanc qui est resté longtemps avant de fondre © D. Storaï

Samedi, vers 13h30, alors que le stade de Peyriac-Minervois accueillait le challenge départemental des sapeurs-pompiers (à lire en p. 8), le ciel s’est progressivement obscurci jusqu’à devenir inquiétant. Alertés depuis la veille, les organisateurs avaient prévu que le saut en hauteur et le grimper à la corde auraient lieu à l’intérieur de la caserne. Toutefois, ils ont été surpris par le brusque déluge qui a suivi. Un quart d’heure de tonnerre, d’éclairs, de violentes rafales de vent et d’une pluie diluvienne chargée d’une grêle qui formait un épais tapis au sol.

Dès le nuage passé, des élus présents ainsi que des pompiers viticulteurs se sont rendus dans les vignes pour mesurer l’incidence de la grêle sur les ceps en plein bourgeonnement. Selon leurs premières constatations, de 30 à 40 % du vignoble aurait été impacté sur une zone s’étendant de Villarzel à Bagnoles, en passant par Laure, Trausse, Rieux et surtout Peyriac. Denis Lapeyre, premier adjoint de cette commune et conseiller d’entreprise à la chambre d’agriculture de l’Aude, a indiqué que “ce sera certainement plus”.

Le lendemain, après une visite de différents sites, Philippe Coste, président du cru Minervois et de la cave coopérative locale, a confirmé : “À Peyriac, par endroits, comme sur les Serres, ces estimations pourraient monter beaucoup plus haut”. Il a annoncé que “le syndicat du cru ferait un inventaire détaillé du sinistre à compter de lundi”*. Après la pandémie, le gel et, un an après – à une semaine près –, la grêle, le monde viticole subit de plein fouet le changement climatique.

Danièle Storaï

* Bien évidemment, la Semaine du Minervois se fera l’écho de ce bilan dans un prochain numéro.

Classé sous :Actualités Balisé avec :agriculture, gel, minervois, vigne, viticulture

Chronique au fil de l’eau : de terres en terres, de quais en quais…

8 avril 2022 By Redaction

Et ce fil de l’histoire du vin continua de se dérouler, nous menant en barriques sur les barques du canal de Riquet pour embarquer vers d’incessantes traversées entre Sète et Alger, mais il reste à jamais lié aux sarments d’une vigne “universelle”, celle dont Phéniciens, Grecs et Romains nous apprirent, à tous, la culture et l’art de la transformer en vin, cela bien au-delà de nos origines.

Vendanges dans l’important domaine Sénéclauze implanté en Algérie © DR

En petite suite de notre chronique consacrée à l’époque où le vin d’Algérie fit les beaux jours du négoce, sur les quais d’Alger, d’Oran et de Sète… ou encore de Paris, nous vous emmenons faire un petit détour de l’autre côté de la Méditerranée, posant ses premiers pas sur les collines du littoral algérien, là où il y a bien longtemps la “préhistorique” lambrusque sauvage accrochait ses lianes aux arbres, offrant ses petits grains de raisin aux ancêtres du peuple berbère.

De la même histoire…

Sur les quais à Oran, les tonneaux gorgés de vin s’entassent avant d’embarquer pour Sète © DR

En des temps immémoriaux et en bien des horizons, la vigne a lié son destin à celui des hommes et, sur notre terre du Languedoc, la tradition accorde aux Grecs l’introduction de sa culture et aux Romains les prémices d’un savoir-faire du vin. Cependant ethnologues et historiens nous ont montré que nos Gaulois connaissaient déjà la douce saveur du raisin et que la fameuse Vitis vinifera était bien présente sur les terres du golfe du Lion déjà au IIIe millénaire avant notre ère. Et n’en déplaise à notre ego viti-vinicole, ce n’était pas exception. En effet l’histoire de la vigne, entre autres autour du bassin méditerranéen et en Algérie en particulier, s’est enracinée d’une façon tellement semblable, depuis ses origines sauvages en passant par les grands voyageurs phéniciens et grecs qui y transmirent les mêmes pratiques et traditions… menant à la création de ce savant breuvage qu’est le vin.

Avec les cépages languedociens

Figure emblématique de la vigne et du vin en terre narbonnaise, Silène, père nourricier de Bacchus… en état d’ivresse ! Statue présentée au musée Narbovia © DR

Alors qu’avant 1830, année de la colonisation, la surface des petites parcelles de vignes en Algérie était estimée à environ 2 000 ha, le pays va faire l’objet de toutes les attentions des instances françaises. Il faut y développer le vignoble ! D’années en années les surfaces vont dès lors grandir pour quasi être multipliées par cent et atteindre 171 723 ha en moins de quarante ans. C’est en fait entre 1850 et 1885 que cette progression voit réellement son plein essor. La Banque de l'Algérie et Paris offrent les meilleures conditions à de nombreux vignerons pour venir s’installer. Et ceux du Languedoc, forts de leur expérience et leurs traditions souvent familiales, sont les principaux à embarquer et à s’installer “là-bas”. Les exploitations grandissent. Ils y plantent leurs cépages habituels, essentiellement les robustes carignan, cinsault et grenache, rompus aux sols calcaires et caillouteux. Les tonneaux gorgés de vin s’entassent sur les quais à destination de Sète. Et comme vu dans notre précédente chronique, le négoce des “algéries”, ces vins d’un département alors français, est favorisé par la loi douanière qui permet l’entrée en Métropole en exemptant de taxe. Oran deviendra le premier département viticole (il s’y comptait 26 235 viticulteurs en 1959), devant Alger et Constantine.

À l’aide des vignerons français

Tonneaux et négoce aussi sur les quais des ports du canal du Midi, ici à La Redorte, quai du canal (devant la maison Chiffre & Lafond) © DR

Embarquons maintenant à bord de ce bateau qu’un petit insecte nommé phylloxéra va menacer d’un désastreux naufrage… Alors que, dans les années 1870, le vignoble est dévasté dans tout le pays, la pénurie de vin engendre des pratiques frauduleuses, menant à la fabrication d‘infâmes “piquettes”, ces vins frelatés en ajoutant de l’eau et du sucre lors de la fermentation. Or le terroir algérien semble encore épargné et il continue de fournir des vins hauts en degrés, la majorité à la robe rouge très foncé, mais aussi de douces mistelles (moûts de raisins frais mutés à l’alcool). Il est alors espéré que si des précautions sont prises contre le funeste fléau, “l’Algérie va remplir les cuves vides de la France”. Le phylloxéra atteindra pourtant les parcelles algériennes. Mais “bénéficiant” de la triste expérience des autres pays et de la meilleure connaissance de la “maladie”, la pratique de replantation sur porte-greffes résistants se met rapidement en place et permet la reconstitution systématique des parcelles détruites. La chute de la production ne sera que limitée et nos négociants, particulièrement ceux de Sète, Béziers mais aussi du Narbonnais s’en réjouissent. Et ils seront nombreux à la fin du XIXe et au début du XXe siècle à “ouvrir boutique” à Oran ou Alger.

La semaine prochaine, nous vous conterons ainsi l’histoire d’un d’entre eux, possédant bien des propriétés dont une aux portes ouvertes sur le canal du Midi.

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :Algérie, canal, chronique au fil de l'eau, commerce, histoire, négoce, vigne, Vin

L’association Chemin Cueillant offre une formation taille douce de la vigne

6 janvier 2022 By Redaction

Crédits photo DR

Chemin Cueillant organise une formation d'initiation à la "Taille douce de la vigne", les mercredi 12 et jeudi 13 janvier, avec Marceau Bourdarias, formateur en connaissances du vivant, spécialiste des plantes ligneuses (vignes et arbres), et très bon connaisseur de la physiologie des plantes. Au programme, théorie et pratique en ce qui concerne la vigne et les différents types de taille, dans le but de viser une meilleure résistance aux maladies, aux aléas climatiques, une plus grande qualité du raisin et d'améliorer les performances économiques du vignoble. Lieu à préciser, dans le Minervois.

Contact et inscription : Héloïse Saunal, du mardi au vendredi au 07.66.36.26.00 – 04.86.11.97.52.

Classé sous :Brèves Balisé avec :agriculture, formation, taille douce, vigne, Vin, viticulture

Chronique au fil de l’eau : l’arbre que la vigne embrasse et que l’homme enlace

27 août 2021 By Redaction

Ami des sages, des amours et des dieux, complice de l’aventure humaine et compagnon solidaire de ses frères de sève, l’orme n’a pas fini de nous conter son étonnante histoire, pénétrée de légendes et de mystères.

Planche botanique de l’Ulmus carpinifolia, qui est celui à feuilles de charme. Ulmus… ce nom qui donna « orme » et qui se posa sur la toponymie de lieux où il était planté comme Homps qui jadis était connu pour ses belles allées

Tant son aura est riche de découvertes et sa mémoire de révélations insoupçonnées, il nous fallait donc poursuivre et prolonger notre chronique à propos de cet arbre remarquable qui au début du XIXe siècle, fut avec le frêne, la principale essence bordant le canal du Midi.

L’arbre de la vigne

D’un antique héritage notre orme fut marié à la vigne. Cette tradition trouve ses racines dans le Caucase, voilà plus de 8000 ans, aux origines de la domestication de la Lambrusque, la Vitis Sylvestris. Cette vigne sauvage aux petites baies à la fermentation rapide avait eu la générosité d’offrir un jus aux délices mystérieux qui, sans doute un soir d’un temps préhistoriques, a fait tourner la tête de nos premiers ancêtres agriculteur qui s’employèrent à ce que ce plaisir perdure… des siècles et des siècles! C’est ainsi que les vestiges d’amphores du néolithique, retrouvés sur plusieurs sites, portent la « signature authentique » de la vigne et du vin, révélant des résidus notamment d’acide tartrique. En ces prémices de la viticulture la volonté de dompter cette plante aux impétueuses lianes va alors lier notre orme à l’aventure. Son tronc solide et ses longues branches, le placent en allié des hommes, soutien idéal pour cultiver et récolter le raisin. La langue roumaine conserve la trace de cette pratique puisque l’ormeau se dit jugastru dont l’étymologie latine jugatio signifie lier la vigne à un support, tandis que zuhamu au Pays basque désigne un cep associé à un arbre. On retrouve là la genèse de la pratique « en espallières », décrite au XVIe siècle par la plantation en sillons d’ormes distants de 3 mètres, chacun uni à un cep de vigne. Les arbres, taillés afin que les branches ne montent pas trop haut et qu’elles restent bien horizontales, dessinaient alors ce fameux espalier en enfilade sur lequel il était aisé de lier les sarments.

Poétique mariage

« Vignes en hautain », Gravure du XVIe siècle du Florentin, Antonio Tempesta, Musee de la vigne et du vin au château d’aigle en Suisse

Déjà au premier siècle avant notre ère, Ovide annonce ce serment végétal qui va tant inspirer les poètes. Dans ses Amours il écrit « l’orme aime la vigne, qui n’abandonne pas l’orme ». Il pose là une allégorie du mariage reposant sur cet indéfectible lien de « soutien » qui unit, à l’image de la force de l’arbre à la générosité des fruits. Au XVIe siècle le poète gascon Pèir de Garròs, annonce « je ne taillerai plus les sarments de vigne mariée avec nos ormeaux » et Antoine Bertin, au XVIIIe, s’émeut de voir «… la vigne tortueuse embrasser les ormeaux et ramper autour d’eux ». Orme et vigne ont ainsi scellé longtemps leur destinée puisqu’au XIXe, dans les Pyrénées orientales et dans le Gers, l’arbre est toujours utilisé dans le vignoble, servant aussi à soutenir des treilles. De cet usage restera l’utilisation de piquets en orme, bois si réputé pour être imputrescible et offrir « un fil » bien droit à la découpe. Cette intéressante qualité de résistance à l’humidité fera également de lui, avec l’aulne, le matériau privilégié des charpentes et des moyeux de roues des moulins à eau mais surtout des pilotis portant Venise. Laissons peut-être de côté le fait qu’avec lui furent fabriqués les affûts supportant les canons, sa densité résistant aux chocs des explosions, pour signaler que Marie de Médicis le choisit pour prodiguer l’ombre à ces nouveaux lieux qu’elle avait mis à la mode, les élégants "cours" créés au cœur des cités.

« non solus » solidaire

Et de cet ancestral mariage naquit l’emblème de la solidarité, démontrant la nécessaire complémentarité du soutien d’une modeste force tranquille pour que s’épanouisse la richesse, dans l’abondance et la générosité. Au XVIe siècle, Elzevir, le célèbre imprimeur du Nord d’un « Pays Bas » alors parfois nommé « Belgia », s’empare de l’effigie de l’orme embrassé par la vigne pour en faire son blason. Passionné de la puissance des mots et du verbe, il lui ajoute la devise latine « non solus », « je ne suis pas seul », symbolisant l’union sacrée de ses fils et de sa famille protestante, qui, avec lui, partent se réfugier sur les terres de Hollande, où ensemble ils feront prospérer son imprimerie et ses éditions qui deviendront la célèbre maison « Elsevier ».

La justice et la liberté

L’orme et la vigne et la devise « Non solus », emblème de la solidarité et de l’union familiale chez les imprimeurs-éditeurs Elsevier

Comme nous l’avons déjà signalé, notre orme imposant autour duquel, depuis des lustres, se rassemblent les hommes, s’installe au cœur des villages... qui, peut-être-même, se sont parfois érigés autour de lui. Témoin de l’existence et de l’évolution de cette société humaine, il est le protecteur de la place publique, confirmé dans sa « charge » par le ministre Sully. Sous son ombrage, qui impose le respect, se joue le théâtre de la vie. C’est donc à ses pieds que se rendent les hommages et la justice. Mais les verdicts sont lents à tomber, faisant souvent peu de cas de ces pauvres manants, plaignants ou futurs condamnés, qui risquent bien de se retrouver pendus au bout d’une branche. Ainsi vint l’expression "Attendre sous l'orme" signifiant « attendre quelqu'un qui arrive en retard ou qui ne vient pas ». Avec la Révolution, emporté par un élan patriotique, il va aussi être choisi comme « arbre de la liberté ». Et dès 1790, il sera planté en symbole fort, son vert magnifié par le mouvement des romantiques associant un lyrisme débordant aux idéaux révolutionnaires, opposé au bleu des royalistes.

Refuge des saintes, des ermites et des farfadets

Protection, mystère, magie et sacralité « au creux de mon orme », ici dans le tronc de celui dit « de Sully » à Villesèquelande.

C’est sa compagne « vigne » qui le fit côtoyer les dieux et le nomme l’arbre de Bacchus et de Dionysos, lui montrant le chemin des mystères, des miracles et étrangetés. Et dans l’aura de son tronc qui par les ans écoulés s’évide toujours plus, il devient un refuge. Certes lors de marché l’on vit s’installer en son creux des bonimenteurs et des échoppes de marchands, mais, au fond des campagnes, isolé, il fut surtout choisi par des ermites vagabonds et méditants, quand il n’était pas occupé par des farfadets et autres créatures surnaturelles. Il est dit que ceux-là sortent, la nuit, de ses entrailles pour commettre leur magie, que des sorcières en jaillissent pour leur sabbat et que, lui empruntant une branche en guise de balai, elles s’envolent sous la lune… Investi de tels sortilèges profanes, il sera alors envahi d’objets, d’ex-voto cloué dans son écorce ou suspendus à ses branches. Puis ce tronc n’est-il pas lui aussi idéal pour servir de niche sacrée prête à accueillir une sainte vierge et sa petite chapelle. Il aurait même été le témoin de saintes apparitions, comme à Biran dans le Gers. Édifice cultuel dit « accessoire, on y portait jadis le saint ciboire et les chasses pour des cérémonies votives. Il s’en croise encore dans quelques très rares endroits, parvenus à protéger leur arbre sacré de la fameuse graphiose. Notre-Dame-de–L’Orme par exemple à Castelferrus en Tarn-et-Garonne en porte seulement la mémoire. Chargé de temps d’énergie, l’orme est aujourd’hui enlacé par les bras de ceux qui le vénérèrent encore.

Au bord de notre canal

Comme évoqué lors de la précédente chronique, l’orme fait partie des projets de la campagne de replantation sur les berges du canal du Midi. « Le choix s’est porté sur des ormes champêtres résistants à la graphisose, cette maladie « vasculaire » due à un champignon propagé par un insecte de la famille des scolytes » nous a confié Emilie Collet, responsable du Bureau Environnement & Paysages chez VNF. « Au départ, il était question d’importants alignements et nous avons débutés par 90 ormes à côté de l’écluse de Béteille, près d’Alzonne sur la commune de Montréal. Mais très vite il a fallu se résoudre à se limiter à ce nombre car les experts nous ont vivement déconseillé d’utiliser les essences d’hybrides résistants car fragilisés vis-à-vis d’autres attaques potentielles. Nous les surveillons de près car effectivement, ils sont menacés par les galéruques, ces larves de coléoptères qui leur mangent les feuilles. Ce n’est pas mortel mais cela appauvrit les jeunes plants et, l’été, des arbres sans feuilles, cela ne répond pas du tout à nos objectifs pour restaurer le paysage végétal du canal. »

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :arbre, canal du Midi, chronique au fil de l'eau, frêne, orme, vigne

Puichéric : la glace et le vin

16 avril 2021 By Redaction

Les vignerons sont tout d’abord des agriculteurs. Ils sont proches de la nature et leur tâche consiste à en prendre soin afin qu’elle leur donne du raisin. Mais, si nature entretient la magie de la vie, elle peut aussi parfois être cruelle. Les calamités, la grêle, le gel, la sécheresse, les inondations font aussi partie de la nature et il n’est pas facile de s’en affranchir. L’agriculteur vit avec.

Au bord de l'Aude, quelques mètres les séparent, une vigne gelée à 100%, une autre n'a pas souffert

Il y a quelques nuits, alors que la plupart des gens (98,5% des actifs) dormaient sur leurs deux oreilles, les agriculteurs dormaient mal ou pas du tout : on leur promettait une gelée pour la nuit. Et donc une promesse de gueule de bois pour le matin… A Puichéric, les réactions sont très diverses, témoignages : « Heureusement, j’y étais un peu préparé ! Une catastrophe pour la région et pour moi ! Attendons, on verra ce que ça va donner ! La moitié de l’exploitation est touchée à 100%, mais heureusement, on était assuré ! Une aussi grosse gelée, de mémoire de vigneron, jamais vu ça ! ».

Alors qu’est-ce qui s’est vraiment passé ?

Georges Febvre de l’ICV, (Institut coopératif du vin) dont quelques œnologues-consultants sont basés à Trèbes, était heureux de nous faire partager son expertise, « une masse d’air polaire d’une amplitude exceptionnelle a couvert la majorité du territoire. Il faut remonter à 1991 pour retrouver une situation comparable. Les points bas sont les plus touchés. Sous l’action de la température, l’eau contenue à l’intérieur des tissus se cristallise et détériore les cellules. Sur les organes verts, à 0°C, il ne se passe rien. A -1°C, si la plante est mouillée elle peut geler. A -2,5°C pendant 1 heure, les organes verts sont complètement détruits. Les bourgeons latents fructifères sont détruits à partir de -5°C et les bourgeons du vieux bois sont atteints à partir de – 7°C ».

A part l’assurance, comment faut-il se préparer ?

En fait, pour réduire les risques de gelée, il faut éviter de labourer entre début avril et mi-mai, faucher l’herber ou désherber, décavaillonner début avril, tailler tardivement pour retarder le débourrement et laisser des baguettes pour éviter que les yeux de la base ne débourrent.

Que faire lorsque cela arrive ?

Pas grand-chose, les bougies, les feux, les écrans de fumées, le brassage de l’air (ventilateur ou hélicoptère) et l’aspersion ont une efficacité limitée. C’est en général difficile à mettre en œuvre et c’est coûteux…

Et après ?

Ne pas intervenir tout de suite… Des bourgeons secondaires et les bourgeons du vieux bois vont se former. Après, il faut favoriser la reprise grâce à des apports foliaires (traitements absorbés par les feuilles).

Il va encore falloir attendre Mamert de Vienne, Pancrace de Rome et Servais de Tongres, les trois Saints de glace pour pouvoir enfin respirer ! Quoique, s’il gèle à la Saint-Bernardin (le 20 Mai), adieu le vin !

Pour en savoir plus : www.icv.fr

Texte et photos Philippe Gouze

Classé sous :Actualités Balisé avec :climat, gel, puichéric, témoignage, vigne

Coordonnées

La Semaine du Minervois
7 Bis, avenue de Homps
34210 – Olonzac
Tel: 04 68 27 86 86
Fax: 04 68 27 86 85
semaineduminervois@wanadoo.fr
Directrice de publication Lydie Rech
N° de Siret : 533 509 634 00010
Hébergeur: Ionos
7 Place de la Gare
57200 Sarreguemines
Tel : 09 70 80 89 11

Soutenez le journal !

Catégories d’articles

  • Actualités (1 143)
  • Brèves (919)
  • Chroniques d'Alfred (17)
  • Correspondants (1)
  • Edito (140)
  • Image à la une (44)
  • Jeunesse (39)
  • La Une de cette semaine (202)
  • Petites Annonces (18)

Archives du site par mois

  • tous en bio en occitanie
  • la une alternatif
  • la une de la Semaine du 15 mars
  • Femmes du Minervois

Copyright © 2022 La Semaine du Minervois