Jeudi 30 juin, la première “blockchain vin” de la région Occitanie a été lancée sur l’appellation Minervois bio aux Celliers Jean d’Alibert pour répondre à l’exigence croissante des consommateurs en termes de traçabilité et de transparence. C’est la seconde fois au niveau national que ce système innovant est mis en place.

Il a fallu plus d’un an de travail et de concertation à une pléiade d’acteurs : responsables, services qualité et administratifs des Celliers ainsi que de la Maison Johanès Boubée (filiale vin de l’enseigne Carrefour, également partenaire), œnologues, courtiers en vin, etc., pour que ce projet puisse être finalisé. En effet, il inclut toute la chaîne, de la vigne à la distribution, en passant par les différentes étapes de l’élaboration du vin jusqu’à son conditionnement. C’est d’ailleurs sur ce point que se concrétise cette ample mais étroite collaboration. En effet, l’étiquette arrière de la bouteille comporte un QR code qu’il suffit de scanner avec un smartphone pour connaître tout l’historique du vin : lieu de récolte, mode de production, chiffres clés, parcours du produit... Pour que cela soit possible, il a fallu au préalable rentrer dans le logiciel tous les maillons de la chaîne : l’identité, la certification bio, le résultat des contrôles réalisés à chaque étape pour garantir l’authenticité du vin. Une base de données sécurisée et infalsifiable, dont la fiabilité est encore renforcée par la numérotation individuelle de chaque QR code, pour “créer une relation de confiance entre consommateurs, producteurs et distributeurs”.
Une nouvelle valeur ajoutée à la bouteille

“En regroupant et en partageant toutes ces informations, la blockchain certifie la traçabilité complète des produits. Pour le consommateur, c’est une assurance de qualité”, a argumenté Éric Yung, directeur général de la Maison Johanès Boubée, lors de la présentation de la bouteille et de son QR code. “Pour le vigneron, dont la photo figure aussi dans les données, c’est une reconnaissance et une valorisation de son travail. Derrière le QR code, il y a des femmes et des hommes engagés dans une démarche responsable. Cette technologie leur permet d’être remis au cœur de la production”, a poursuivi Jean-Luc Bourel, directeur des Celliers Jean d’Alibert. Des propos appuyés par Jean-Philippe Limiro, directeur achat marchandise : “Dans un moment où il existe beaucoup de labels qui sèment un peu de confusion chez les consommateurs [...] cet accompagnement est un débouché intéressant qui conforte les viticulteurs se lançant dans le bio”. À ce jour, le volume concerné monte à 266 000 bouteilles, soit 35 % de la production de Minervois bio, les Celliers Jean d’Alibert (et ses partenaires) ont donc une grande marge de progression. En atteste la première blockchain concernant du Bordeaux bio millésime 2020, dont les ventes ont enregistré 7 % d’augmentation.
Danièle Storaï
Passage de relais aux Celliers

Directeur de cave aux Celliers Jean d’Alibert depuis plusieurs décennies, Jean-Luc Bourrel a fait valoir ses droits à une retraite bien méritée. Hasard du calendrier, celle-ci était effective le soir même de la présentation de la blockchain. Son remplaçant n’aura pas besoin d’une longue adaptation car c’est Lionel Arnal, son adjoint, qui lui succédera dans ses fonctions.