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Chronique au fil de l’eau : de terre, de racines et d’eau

26 février 2022 By Redaction

Les courbes du canal redessinées, les berges reprofilées et voilà que cette glèbe remuée, celle qui pesa tant aux corps des hommes et des femmes du chantier de Riquet, met à jour l’univers racinaire et la nécessité de le protéger.

Sous l’œil fleuri des amandiers, les terres excavées sont impérativement placées entre les plantations sans envahir les collets des jeunes arbres © V.Herman

Faisant suite à notre précédente chronique à propos des “grands travaux” exécutés sur le canal en cette période de chômage, plus particulièrement concernant ses berges, nous voilà plongés au sein de la terre et de l’eau, découvrant ainsi toutes les précautions appliquées aux systèmes racinaires anciens et ceux nouvellement ancrés, dont l’existence dépend de cette subtile symbiose entre les éléments.

De solides berges pour la voie verte

Amélie Saillau, chargée d’opération plantation chez VNF, nous a donc précisé que les terres excavées pour la mise en place du tunage (système de clayonnage préservant les berges et le tracer du canal) sont ainsi évacuées sur les francs bords entre les arbres. Elle nous précise que “de l’écluse de Pechlaurier jusqu’à Argeliers, les travaux sont financés en partie par VNF mais l’intervention principale sur la rive droite, côté halage, est prise en charge par le Conseil départementale de l’Aude qui réalise la “Vélo route”. Afin d’accélérer la mise en service de cette voie verte pour l’été, les instances départementales ont donc décidé également d’assumer les travaux de reprofilage des berges.” Ce qui est notamment le cas du pont canal du Répudre à Ventenac où chacun peut observer la grande animation qui règne pour redessiner les “juste” traits de la beauté à notre canal.

Surtout ne pas “buter” le collet des arbres

Des boudins de coco qui participent au “génie végétal” en venant consolider les berges et offrir un support pour les plantes hélophytes © J-P Janier

Notre spécialiste plantations VNF, qui n’a de cesse d’entourer de soins ces nombreux petits protégés, nous explique également que, pour ces interventions totalement gérées par le Département, il était absolument nécessaire d’attirer l’attention sur les nouvelles plantations. “Le mot d’ordre a été de travailler précautionneusement sans toucher ni abimer les jeunes arbres et leur tuteurage. Mais aussi parmi les recommandations, il a fallu bien stipuler de ne pas déposer les terres au pied des troncs. En effet, le collet ne doit absolument pas être enterré au risque de mettre en danger la vie du végétal en croissance. Le collet est une partie assez vulnérable qui assure, à la surface du sol, la transition entre la tige et le système racinaire. Il est nécessaire aux échanges gazeux essentiels entre les structures souterraines et aériennes de la plante ainsi qu’avec l’oxygène de l’air. Le collet ne doit donc pas être “buté” comme certains en font l’erreur, surtout à la plantation. Il ne doit pas être maintenu dans l’humidité pour ne pas risquer qu’il pourrisse. Ce qui entraînerait alors une mort certaine.”

Tri sélectif des racines

Le tri régulier permet de séparer les racines contaminées par le chancre coloré, et qui seront brûlées, de celles des précieuses plantes ornant naturellement les bords de l’eau. © V.Herman

En excavant ses tonnes de terre, pour reformer les berges et les rendre propres, ce sont toutes les racines des nombreux végétaux venant s’abreuver dans le canal qui ont été emportées dans le godet des pelleteuses. Amélie Saillau nous précise encore qu’un tri sélectif très attentif est effectué. “Il s’agit d’éradiquer les puissantes racines des malheureux platanes qu’il a fallu abattre. Si celles-ci ont jusque-là maintenu les berges, aujourd’hui, coupées de leur bel arbre elles vont se désagréger petit à petit. Mais, avant tout, atteintes par le chancre coloré, elles représentent un risque majeur de propager cette maladie “vasculaire”, puisque, même sans la partie aérienne vivante du végétal, les spores du champignon virulent, le Ceratocystis platanipersiste, demeurent actifs pendant plusieurs années et peuvent continuer à être disséminés dans l’eau. Il est donc important que toutes ces racines malades soient donc, elles aussi, brûlées.”

Nos beaux iris et plantes des bords de l’eau

Berges propres redessinées et horizons “hélas” dégagés avec la disparition des platanes, nous offrent la découverte de paysages étonnants. © J-P Janier

“Par contre nous conservons les rizomes, bulbes et autres racines de tous ces petits végétaux et de cette flore ripisylves implantés les pieds dans l’eau” dit-elle. “Stockés dans les terres retirées (qui ne serviront pas à reconstituer un talutage), ils rejoindront leur milieu naturel lorsque l’espace entre le tunage et la berge sera comblé par cette même terre.” On chuchote même que des projets prévoient de compléter ce couvert végétal par des ajouts de plantes en godets… De quoi rassurer toutes celles et ceux qui craignent pour ce magnifique “jardin naturel” qui, dès le printemps, vient offrir toute sa poésie colorée à la zone frontière entre l'eau et la terre. Amélie Saillau nous rappelle également que dans le processus de “génie végétal” adopté, celui de dérouler le long des berges des boudins de géotextile naturel, et notamment en fibre de coco, cela afin de consolider le maintien des terres, s’accompagne çà et là de graines ou de racines de plantes hélophytes, ces espèces appréciant l’humidité (hygrophiles) puisque, si elles ont la tête et la tige généralement totalement hors de l’eau, elles développent leur système racinaire dans des substrats gorgés d'eau.

Le clayonnage ou tunage servira ainsi de “bordure” à tout ce joli petit monde des bords de l’eau contribuant à la beauté du site et à la préservation d’une biodiversité si sensible, tout en l‘empêchant d’envahir, parfois sans vergogne, le miroir d’eau où il aime tant se mirer.

Et c’est ce chemin d’eau, retracé avec grande agitation mais élégance, qui nous mènera la semaine prochaine à d’autres découvertes… aux horizons des nymphes aquatiques. 

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :canal du Midi, chronique au fil de l'eau, Riquet, Véronique Herman, VNF

Chronique au fil de l’eau : quand le génie végétal veille au génie de l’eau

19 février 2022 By Redaction

Dès lors que les siècles ont alourdi la charge sur les berges et menacé le tracé initial du canal Royal du Languedoc, il fallut passer du trapèze au rectangle. Les techniques ancestrales rejaillirent alors dans la mémoire des hommes pour sauver ce qu’ils mettaient en péril.

Sur le grand bief se dessinent mieux encore les courbes du canal accentuées par l’alignement de ces pieux de bois entrecroisés de planches. Tombé sous le charme, notre “Colonel Canal”, que nous remercions pour ses photos, n’a pas résisté à les immortaliser. © J.P. Janier

Depuis le 2 novembre dernier, chacun a pu observer le début de la période de chômage et la vidange de certains biefs. Notre canal du Midi a ainsi été mis en sommeil pour mieux être livré au branle-bas des grands travaux d’entretien et de réparations. Or, cet hiver, outre la maintenance habituelle, le remplacement de certaines portes d’écluses ou du système d’ouverture passant à l’automatisation sur plusieurs ouvrages à bassin unique ou double font que les objectifs sont très ciblés. Ils se concentrent sur la restauration des berges du canal du Midi, parfois très endommagées. Une volonté qui s’inscrit dans le projet des replantations pour retrouver une voûte arborée dans les années à venir, mais aussi dans celui de l’aménagement de la magnifique voie verte qu’offre le chemin de halage.

L’arithmétique de Riquet dans la légèreté

Lorsqu’il creusa le lit de son canal, Pierre Paul Riquet le conçut en profil trapézoïdal suivant une arithmétique correspondant au terrain dont il suivait les courbes de niveau et le gabarit de ses barques en fonction des nécessités de la navigation. Ainsi au miroir (à la surface de l’eau) la moyenne de la largeur est de +/- 20 m et au plafond (soit au fond du canal) elle est de +/- 10 m, cela afin de garantir un mouillage aux bateaux de 1,40 m. Monsieur Souldadié, chef du bureau opérationnel plantation et de l’unité ingénierie “grands projets” chez Voies Navigables de France, nous explique qu’au XVIIe siècle, ce profil était bien adapté. “Les barques étaient halées par des chevaux ou des hommes. La vitesse était très lente. C’était une navigation “douce”. Et sur les berges il n’était question que d’animaux, d’hommes et de charrettes légères.”

Quand vint la vitesse et la lourdeur

“Clayonnage” ou “tunage” qu’on distingue bien ici, avec les solides poteaux verticaux reprofilant les berges. Les terres enlevées et posées entre les arbres seront replacées entre la rive et la palissade de bois. Le tunage est une des rares techniques à admettre le travail de reconstitution des berges dans l’eau. © J.P. Janier

Notre expert VNF poursuit : “Avec la révolution industrielle, les premiers moteurs sont arrivés et les barques ont pu se déplacer plus rapidement. Des ondes de batillage plus importantes, provoquées par cette vitesse même limitée [8 km/h], ont petit à petit accéléré l’érosion naturelle. L’évolution passant du moteur à vapeur à celui à explosion et le développement du nombre de bateaux pour le transport des marchandises, encouragé par l’essor du commerce du vin au XIXe et jusqu’au début du XXe, ont accentué le phénomène. L’activité aux différents ports de chargement et de déchargement avec le passage de véhicules plus lourds sur le halage ainsi que la pression “naturelle” des terres se sont ajoutées à ces effets, dégradant progressivement la structure même des rives et donc du lit du canal. Et aujourd’hui, les pénichettes et la grande fréquentation touristique amplifient encore le processus.”

Et que disparaissent les platanes

Et, comme le souligne M. Souldadié, “le chancre coloré qui décime les platanes vient écrire une page décisive dans cette problématique car la structure des rives s’effondre sans les racines pour la maintenir. Nous reformons donc ce profil en passant du trapèze au rectangle par le creusement de bords droits et en utilisant la technique du tunage. Nos travaux se déroulent sur deux fronts, nous reconstituons les berges et nous replantons. Sur le département de l’Aude, cela représentera entre 7 et 8 millions d’euros dont VNF assumera la moitié, la Région et le département se partageant l’autre moitié.” Le conseil départemental, qui investit dans la réalisation de la “véloroute”, a dès lors étendu ses interventions à cette réfection essentiel du lit du canal.

Pas de palplanches en métal

Étant donné le cahier des charges inhérent au classement du canal du Midi au patrimoine mondial de l'Unesco, il n’est pas question d’employer du métal pour procéder au reprofilage des berges. Il faut impérativement utiliser du bois et abandonner les palplanches, ces pieux droits profilés s’enclenchant verticalement les uns aux autres pour constituer un mur de soutènement et qui aujourd’hui sont généralement en acier. C’est ainsi que le système de tunage a été choisi avec de solides poteaux de bois de châtaigner ou de chêne capables de résister longtemps dans l’eau.

Le génie végétal

Halage d’une barque chargée de vin sur le canal à Agen © DR

Le mot “tunage” a pour origine un terme de construction fluviale empruntée au néerlandais tuin qui signifie jardin et dont la forme tuun désigne un lieu entouré d’une clôture, d’une haie ou d’une palissade. Tuin, au XIXe siècle, se traduisait par le terme français “clayonnage” que nous pourrions tout à fait employer ici puisqu’il s’agit d’un procédé très ancien se servant des végétaux croisés ou tressés pour former des palissades voire des batardeaux sur les rivières. Des traces de ce precédé se retrouvent en Chine voilà plus de quatre mille ans. Dans les Alpes, suite au déboisement intense au XVIIIe et au XIXe siècle, ces montages de piquets verticaux entrelacés de branchages horizontaux ont été construits afin de remédier aux problèmes d’effondrement des terres, de glissement de terrain et d’inondation lors de fortes pluies. Ce tunage ou clayonnage se retrouve également dans différentes techniques de construction, dont celles de petits canaux, de barrages ou encore de maisons en torchis, ainsi que dans la pratique de la mytiliculture sur le littorale atlantique. Il fait partie de ce qui est appelé le “génie végétal” que nous retrouvons aujourd’hui dans bien des aménagements à tendance naturelle dans nos maisons et jardins.

Et c’est ainsi que ce génie végétal participe de la sauvegarde du grand œuvre de ce fameux “génie de l’eau” qu’était Pierre Paul Riquet. 

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :canal du Midi, canal Royal du Languedoc, chronique au fil de l'eau, grands projets, M. Souldadié, Riquet, Véronique Herman, VNF

Chronique au fil de l’eau : une odeur de sainteté éternelle

12 novembre 2021 By Redaction

Dans sa solide verticalité, des profondeurs de la terre au firmament des cieux, le cyprès a traversé l’espace et le temps. Depuis des millénaires, de sa voix sage et paisible, il parle aux dieux et aux hommes. Sobre sentinelle dressée sur nos chemins ou compagnon entêtant du labyrinthe de nos vies, c’est de ses fragrances d’encens que se parfume la camarde. Arbre de vie, arbre de mort, le cyprès reste là, immuable, à nous rappeler l’éphémère tout en portant au ciel nos rêves d’éternité.

Une barque de patron au passage de l’échelle d’écluse de Fonséranes avec l’imposant alignement de Cyprès… en rive gauche !!! Contrairement à l’erreur faite la semaine dernière. Car suivant le cours de l’eau, sur le canal du Midi, de Toulouse au seuil de Naurouze, partage des eaux, la rive droite est à gauche, et de Naurouze à l’étang de Thau, la rive droite est… à droite !

Lors de notre précédente chronique, vous avez pu lire que le cyprès représente encore aujourd’hui un peu plus de 2% du linéaire arboré du canal du Midi. Et même si il s’élance rarement juste au bord de l’eau, planté généralement sur le côté extérieur du chemin de halage ou près d’un ouvrage d’art qu’il désigne, son système racinaire pivotant stabilise les terres. Il ne semble pourtant pas faire partie des campagnes de replantation entreprisent par les Voies Navigables de France.

Les défauts de ses qualités

Avec cet ancrage très puissant, capable de résister au vent et aux affaissements du sol, le cyprès est donc très efficace contre l’érosion des francs bords. En effet sa racine principale s'enfonce profondément à la verticale dans le sol et s’entoure de racines secondaires, se développant latéralement autour d’elle. Cette qualité doublée de celle des alignements denses, paravents des plus efficaces, fait de cet arbre un réel atout pour la voie d’eau. Mais on peut facilement imaginer qu’avec son port parfaitement droit et la compacité de sa ramure, constituer avec lui de longues rangées, de part et d’autre du canal, le transformerait en un interminable couloir « fermé », bouchant toute vue sur les paysages traversés et où l’ombre portée serait très limitée au soleil le plus chaud. Notre canal du Midi deviendrait alors tel l’unique voie d’une sorte de labyrinthe d’eau, dédale insignifiant aux méandres monotones et sévères.

Roi du labyrinthe

À Marseillette, les cyprès sont encore très nombreux en alignement serré, protégeant la navigation du vent. En rive gauche les cyprès et en rive droite les peupliers.

Lui qui dresse déjà les pointes de ses exclamations au jardin des arts de la Renaissance italienne, c’est au XVII siècle qu’il se taille la part belle dans les jardins de France et d’Europe. Il va en effet s’imposer en maître des chemins cachés et des jeux de cache-cache, réel complice des secrets ébats des fêtes galantes. Les tout premiers du genre apparaissent au XVe siècle avec Charles V aux jardins de Saint Paul à Paris et ils feront la passion de Charles Quint qui en aménagera dans chacun de ses châteaux. Avec Madame de Sévigné en Bretagne, Buffon au jardin des Plantes et Le Nôtre pour Chantilly et à Versailles, le labyrinthe de cyprès prend sa place dans « le jardin à la française » du XVIIe. Docile, l’arbre participe à cette « domination » de la main de l’homme sur la nature. Ces aménagements suscitent alors un réel engouement dans toute l’Europe. Il trace ainsi son chemin de Naples à Paris en passant par Madrid. Et il va même jusqu’à Londres, où pourtant l’esprit « nature » domine. Il y est en effet question de « Cypress garden ».

Prince des jardins sculptés

Planche de croquis d’exemple de taille pour les topiaires par André Le Nôtre, célèbre jardinier royal qui développa ce style à Versailles.

C’est dans ce même courant de l’art des jardins que se découvre celui des « topiaires » (étymologie : ars topiaria signifiant art et paysage ) déjà pratiqué dans l’Antiquité et qui va suivre la même voie, passant par la Renaissance italienne pour s’épanouir au XVIIe. Le cyprès, aux côtés du buis et de l’if, se prête merveilleusement à la main de l’homme, épousant toutes les formes et les volumes les plus audacieuses et parfois étonnantes. Les jardiniers « royaux », de Jacques Boyceau puis Claude Mollet pour Henri IV et Louis XIII suivis de Le Nôtre sous Louis XIV le magnifieront. Les deux derniers cités vont alors imaginer les parterres à compartiments et les « broderies » végétales sur un plan horizontal.

Un sacré bois précieux

Ancienne planche botanique du cyprès avec son fruit

Réputé imputrescible, résistant aux épreuves du temps et des tourmentes, le noble bois du cyprès servit aux sarcophages égyptien, cercueils sacrés des pharaons. Ceux-ci inspirèrent bien des sépultures dont celles de plusieurs papes. Si chez les Grecs et les Romains, le cyprès ornait les nécropoles, la légende dit encore qu’Hiram l’architecte choisit son bois pour construire le plancher du temple de Salomon et que ce même bois, avec l’olivier et le cèdre, est celui de la sainte Croix du Christ, mais aussi du sceptre de Jupiter et de la flèche de Cupidon. Une éternelle vie entre Eros et Thanatos que notre arbre confirme bien avec son « feuillage » persistant et son véritable nom latin de Cupressus sempervirens, cyprès « toujours vert ». Ce qui n’est pas sans rappeler les cris lancés lors des sacres et couronnements de rois : « Vivat vivat semper vivat », « qu’il vive, qu’il vive, qu’il vive éternellement ». Au XVe siècle cette acclamation accompagnait encore le cortège funèbre des rois de France.

Parfums d’éternité

Quant à ses effluves aux parfums d’encens, elles lui ont octroyés aussi cette importante part d’aura dans le « sacré ». Cet encens de cyprès était censé permettre de communiquer avec les régions souterraines et le reliait au culte d'Hadès, dieu des Enfers. Mais, si il n’est pas le fameux « boswellia sacra », véritable arbre à encens, le cyprès sécrète bien une résine odorante qui depuis l’Antiquité, fut reconnue par les Grecques comme un encens de prière favorisant le passage vers les mondes supérieurs et à l'élévation spirituelle. C’est peut-être cette vertu qui le désigna en phytothérapie comme remède efficace pour calmer les migraines et les maux de tête… Son fruit, qui est une noix, est également au service de la pharmacopée végétale qui le préconise dans bien des cas, au profit de la bonne santé. N’oublions pas aussi que pour nos chères abeilles le cyprès est un compagnon de vie bien utile. Son pollen, tant craint par beaucoup d’entre nous pour les allergies, représente une aubaine printanière pour la ruche où s’élève le nouveau couvain tandis que sa résine offre, au cœur de l’hiver, un exsudat qui servira à nos filles de l’air à fabriquer de la propolis.

Funeste cyprès… quel injustice ! Notre arbre est bien symbole de vie… immortelle ? On peut rêver !

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :arbre, canal du Midi, chronique au fil de l'eau, cyprès, plantations, VNF

Canal du Midi : VNF se jettent à l’eau !

10 mai 2021 By Redaction

géotextile naturel posé sur les berges érodées dont il s’agira de renforcer la tenue des terres grâce aux racines des végétaux inclus dans la matière. (Crédits photo Catherine Jauffred)

Généralement entrepris lors de la période de « chômage » et de vidange pour une question pratique et afin de ne pas impacter les activités économiques, les grands travaux sur le canal se poursuivent aussi « en eau ». Cela requiert parfois d’équiper le personnel de façon adéquate comme avec des « cuissardes de pêcheurs » (waders). Des plongeurs professionnels d’entreprises privées externes à VNF, sont amenés parfois à intervenir. Généralement ils sont appelés pour vérifier l’état ou faire des repérages sur des ouvrages d’art voire exécuter des réparation en urgence sur des éléments inaccessibles.

En cuissardes de pêcheurs, les intervenants de VNF réparent les berges entre Roubia et Argens, suivant de nouvelles techniques et avec de nouveaux matériaux comme les gabions de galets alliés au bois. (Crédits photo Catherine Jauffred)

Cette année entre Argens et Roubia, les travaux sur les berges sont importants. Non seulement elles doivent être réparées avec des structures de bois et de gabions (galets dans cages métalliques), car elles ont été très affaiblies suite à la disparition des platanes dont les racines assuraient leur maintien, mais elles doivent être consolidées. Les différentes opérations consistent en du « retalutage » et de la pose de géotextile. Il s’agit de fibres naturelles de coco dans lesquelles sont intégrées soit des graines soit des petites plantes hélophytes, c’est à dire des végétaux qui apprécient de vivre les pieds dans l’eau, du style joncs, carex, laîches ou encore bien entendu iris des marais (dont Riquet préconisait déjà l’usage contre l’érosion due aux passages des bateaux). Ces actions d’entretien et de restauration de l’ensemble de l’ouvrage font partie des missions principales de VNF. Cela représente, en moyenne par an 2,4 millions d’euros pour petits et grands travaux, y compris ceux d’enlèvement d’objets parfois très « encombrants », jetés au fond du canal. Les étanchéités, les réparations des écluses ou la modernisation de leurs portes sont exécutés uniquement en vidange.

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :canal du Midi, entretien, réfection, rénovation, talutage, VNF

La Une de notre édition du 6 mai 2021

6 mai 2021 By Redaction

Classé sous :La Une de cette semaine Balisé avec :agriculture, bio, canal du Midi, changements climatiques, gel, VNF

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