La Semaine du Minervois

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Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Aigne (suite)

7 avril 2021 By Redaction

Aigne Anha (suite)

La Prade, domaine La Prade Mari. La Prada

La prada, c'est le grand pré. En occitan, le féminin est souvent augmentatif. Una prada, es un prat grand, una cotèla un cotèl grand, un grand couteau. Pré car avant la vigne, les collines du Minervois étaient lieu d'élevage. Les prés devaient occuper certaines terres, plutôt humides, pour que l'herbe pousse bien :

Fai champ ont voldràs

E prat ont podràs.

Laprade et Prades le Lez sont des noms de village. Un couplet du Se Canta nous dit : Aval dins la prada, i a un pibol traucat, Lo cocut i canta benlèu i a nisat.  Là-bas dans le pré il y a un peuplier troué, le coucou y chante, peut-être y a t-il niché.

Et Mari ?

Souvent, Mari ou Mary, en toponymie, signifie exposé au marin (Pech Mary à Carcassonne). Ici, c'est le nom de famille qui est venu s'ajouter un toponyme pour donner le nom du domaine. La famille Mari s'est installée à La Prade en 1964, créant le domaine La Prade Mari. Peut-être leur patronyme vient de l'occitan marin, vous pourrez le leur demander lorsque vous irez déguster leurs excellents vins. En tout cas, il faut se protéger du vent marin et de son humidité qui donnent une impression de froid, même si « lo marin a pas mai d'abric que lo paure d'amics ». Et je demande aux lectrices de me pardonner ce proverbe un peu (!) misogyne :

Marin que gèla, cerç que desgèla, capelan que dança, femna que parla latin, tot aquò fa patir (Alibert proverbes de l'Aude). Marin qui gèle, Cers qui dégèle, curé qui danse, femme qui parle latin, tout ça fait souffrir.

La Matte, la mata

La mata, en occitan, c'est une touffe d'herbe, un buisson. C'est aussi le plant d'asparagus, celui qui nous indique où se cache la jeune asperge sauvage.

« Gaita las matas que i a e pas un espargue ! » regarde les mattes qu'il y a et pas une asperge.

Lo matàs, avec augmentatif, c'est le buisson, le hallier, synonyme le bartàs.

Et attention de ne pas faire venir le malheur en en parlant trop car :

Quand òm parla del lop, de la mata sòrt. Quand on parle du loup, on en voit la queue.

Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :Aigne, La Prade, occitan, toponymie, Yves Séguier

Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Aigne

29 mars 2021 By Redaction

Mentions anciennes : « terroir d'Aignan », 1284 Anhanum, 1318 Anhano, 1351 Aygnan. 1518 lieu d'Aigne. 1599 Aigne1643, 1770 (Cassini). Domaine gallo-romain : gentilice lat. Annius, suff. -anum . (Toponymie de l'Hérault Frank R. Hamlin).

Encore un village du Minervois dont le nom serait issu d'un gentilice latin. En français, ces noms peuvent donc se terminer en -an (Ouveillan) en -a (Roubia, Oupia) ou par un e muet (Bize, Aigne). En occitan, plus simple, la plupart se terminant en -an (Ovelhan, Robian, Bisan). Mais Aigne fait exception (Anha).

Le sobriquet des Anhòls : Cagarós (foireux), à cause de la rime Anha caganha, ou plus généralement Cagaraulièrs (ramasseurs d'escargots), sûrement à cause du Cagaròl. (Claude Achard, dictionnaire satirique des sobriquets collectifs de l'Hérault).

En effet, Aigne est constituée d’une circulade, rue principale unique qui s’enroule jusqu’au cœur du village. Une « circulade dont sont fiers les Aignois ». Un  « Cagarol » ou « Cagarou » comme ils aiment à l’appeler. « Per veire lo cagarau, cal totjorn passar per lo mème trauc » « Pour visiter l'escargot, il faut toujours passer par le même trou…» (on y accède par un porche privé).

Lo cagaròl ou Cagaròu en occitan, c'est l'escargot, dont on dit que pòrta l'ostal sus l'esquina (il porte sa maison sur le dos). Ce qui est bien pratique car : « Als cagaraus lo rei met pas de taus. Aux escargots, le roi n’applique pas de taxe. »

Certains, d'esprit casanier, ou à cause du couvre feu, sont amenés à « Se retirar coma un cagaròl dins sa cabana ». L'essentiel, c'est bien d'éviter de Faire coma lo cagaròl, que canta quand son ostal brutla, faire comme l'escargot qui chante quand sa maison brûle. Référence au plat national de nos voisins catalans, la cargolada, et au bruit que font les gastéropodes quand ils cuisent sur la grille.

Cagaròl

bana baneta

sortis ta testeta

Te balharai un gran de sal

Per anar a l'espital

"Escargot, corne cornette, sors ta tête, je te donnerai un grain de sel pour aller à l'hôpital. Ce que la comptine ne dit pas, c'est que l'escargot une fois salé, finira non à l'hôpital, mais sur la braise ! Chez nous, les escargots se mangent plus généralement en sauce tomate au jambon de pays ou en ailloli, certains étant capables d'en manger plus de cent, comme le chante Christian Almerge sur l'air de I love rock'n Roll ":

I love cagaròls

Tres o quatre cents dins la marmita

I love cagaròls

Amb un pauc de pan e d’alhòli.

Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :Aigne, nom, toponymie, village, Yves Séguier

Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Rieux

28 janvier 2021 By Redaction

Mentions anciennes : Sancte Marie de Rivo (1129) Vila de Rivo (1156) Rivo Minerbesii (1406) Rieu (XIVe s.) Ryus (1536) Rieux en Minervois (XVIIe s.) Mérinville (XVIIe s.) Rieux-Minervois (1838, bull. des lois, série 8 n° 7342) dictionnaire topographique abbé Sabarthès

Église de Rieux-Minervois

Le toponyme riu signifiant rivière, ruisseau, serait à l'origine du nom actuel de la commune. Pour le distinguer des autres Rieux, il est suivi de la dénomination « Minervois », se référant à l'antique Pago Minerbensis (Vilatges al Pais, canton de Peyriac Minervois). Astor et Carrasco donnent la même origine. Au XVIIe siècle, François de la Jugie se rebelle contre le roi de France. Il est tué en 1632 et le Comté de Rieu perd son titre de baronnie des États du Languedoc. Il le retrouvera en 1642 lors du mariage de Margueritte de la Jugie (fille de François) avec François de Moustier-Mérinville. La commune prend alors le nom de Mérinville. Elle s'appellera définitivement Rieux-Minervois par un décret royal de 1838. Ses habitants continuent de s'appeler en français Mérinvillois, alors qu'en occitan, ce sont les Riussanèls. Le toponyme « Rieu » est fréquent, seul ou suffixé : Rieusec, Rieutort en Minervois, Rieumajou, Rieu Salat, Rieubel, ou Rieu Mort ailleurs dans l'Hérault. Mais aussi avec ses dérivés : Riols (La Livinière), Pech Riol (Minerve), Le Riou (Cessenon), Reals ou Riels. On trouve aussi Rèc (Gruissan).

Rieu, Rieux ou Riu sont des noms propres communs sur l'aire occitane, ainsi que Darrieu, Larrieu …

Proverbes:

Rius dals fats, Peiriac dals naps. Rieux des fous, Peyriac des navets. (Mistral)

Une expression d'origine incertaine assure également : « A Rius los gosses » A Rieux les chiens.

La gleisa :

Rieux est connu entre autres pour son église Sainte-Marie dont la rotonde, unique, est bâtie sur sept pans, et abrite des chapiteaux sculptés par le Maître de Cabestany.

Le poète du Minervois Miquèl Decòr, lui consacre un poème dans « Passejadas menerbesa » (IEO Editions).

Rius

Una gleisòta de sèt pans,

Coma los jorns de la setmana,

o tu e ieu e una man de dets longasses,

per lo Mèstre escalprats,

amb una vèrge dins l'encastre

de la mandòrla d'un pilastre.

Una paret per cada jorn,

un fenestron per cada amor,

angèl conflat qu'i bufa fin,

son aura doça de sa boca.

Une église à sept côtés comme toi et moi et une main de doigts étirés sculptés par le Maître, avec une vierge dans la mandorle d'un pilier. Un pan de mur pour chaque jour de la semaine, une ouverture pour chaque amour, un angelot au souffle doux...

Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :occitan, Rieux Minervois, toponymie, Yves Séguier

Nouvelle chronique : la toponymie d’ici, Toponimia d’aquí

17 novembre 2020 By Redaction

Cette chronique a pour but de faire découvrir aux lecteurs la signification des toponymes ou microtoponymes du Minervois, et le lien fort qu'ont la plupart avec la langue occitane. Sans prétention scientifique, elle s'appuiera toutefois sur des ouvrages de référence. Nous espérons qu'elle donnera envie de découvrir comment nos paysages, à travers les noms de lieu, parlent aux habitants et aux promeneurs.

Cesseras / Cesseras

Vue de Cesseras

Mentions anciennes Saisseras 1100 Pontius de Cesseratis 1130 luoc de Cesseras , 1361 Cesseras, 1518 (Toponymie de l'Hérault Frank R. Hamlin et carte de Cassini en 1770).

Origine probable : du nom de la rivière Cesse.

Comme Cesseras est situé à 2 km du cours et de l'autre côté d'une ligne de partage des eaux, certains supposent que le village d'origine était plus haut sur le Causse.

Au XIème siècle, la famille De Cesseras possède le château ( l'abbaye de St-Pons en possède un quart)

A l'issue de la croisade contre les Albigeois, le seigneur Pierre-Raymond de Cesseras accusé d'hérésie est dépossédé de ses biens et emprisonné à Carcassonne. Le château passera par mariage à la famille de Seigneuret jusqu'à sa vente comme bien national à la révolution.

Les habitants de Cesseras avaient pour sobriquet « Cabàs » (cabas, panier), d'après Frédéric Mistral (Lou tresor dou Felibrige).

Et le proverbe nous dit : « A Cesseras, pichòta puèja grand fangàs » (petite pluie, gros bourbier)

La Devèse / La Devesa

La garrigue de la Devèse

Devesa (n.f.) pâturage interdit ; réserve, terrain réservé ; jachère friche. (Alibert dictionnaire occitan français)

Devèze, mot issu de l'occitan devesa, voisin du mot vieux français défends ou défens et de l'espagnol dehesa, et désignant, au fil du temps, différents types de paysage rural, notamment le « pacage à vaches ». Une devèze, dans le Massif central, désigne une pâture non fauchée par opposition au pré (lou prat) qui, lui, est fauché au moins une fois par an. (wikipedia)

Les defens, au Moyen-Age, sont soit des bois giboyeux interdits à la chasse du menu peuple et donc réservés aux seigneurs, ou des pâturages communaux protégés par des défenses à l'égard des troupeaux. Au cours des siècles, la connotation prohibitive finit par disparaître pour ne laisser subsister qu'un sens agricole, celui de friche, jachère (pâturage pour Deves) (Jacques Astor, dictionnaire des noms de famille et noms de lieux du Midi de la France).

La berceuse traditionnelle « Parla-mi » nous dit : Per la devesa i a un tropèl que paissa, a l'ombra d'un fraisse lo pastre es assietat. Sur le pâturage, il y a un troupeau qui paît, à l'ombre d'un frêne le berger est assis. Visionner sur www.youtube.com/watch?v=nIU5Sci7y9U

Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :Cesseras, chronique, La Devèse, nom, toponymie, Yves Séguier

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