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Terra Hominis, reconquête de territoires connus

5 août 2020 By Redaction

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Ludovic Aventin fondateur de Terra Hominis

Participer à la production d'un vin c'est possible avec Terra Hominis, une entreprise qui fait passer les hommes et la terre avant l'argent. Rencontre avec un passionné prêt à tout pour sauver la diversité du paysage viticole français.

L'amour de Ludovic Aventin pour le vin ne date pas d'hier. Ici, il n'est pas question, d'investissement, d'argent ou de profits, on parle avant tout d'amour et de transmission du patrimoine et de ses valeurs. Il faut dire que le mantra de l'entreprise est des plus transparents à qui veut s'investir dans Terra Hominis pour les mauvaises raisons : « Si vous préférez l’argent aux hommes et aux vins, passez votre chemin ». En effet, ici tout est né de l'envie de faire pousser ses vignes et de pouvoir faire son vin. C'est qu'il n'était pas le seul à avoir ce besoin irrépressible de réussir à transformer le raisin en nectar liquide. Tout d'abord caviste dans les caves Pierre Noble à Rouen, lui, des amis et quelques uns de ses clients ont décidé de se lancer dans l'aventure : avoir leurs propres vignes et faire leur vin. Seulement voilà, on ne s'improvise pas viticulteur ou vigneron. Ce n'est pas parce qu'on adore Mozart qu'on est forcément un virtuose du piano. Et cela, le groupe d'amateurs de vin l'a bien vite compris. « Il faut être un véritable couteau suisse pour faire du vin. De plus, c'est cher, cela prend du temps et surtout bien des compétences pour mener à bien cette entreprise » déclare Ludovic, le fondateur de Terra Hominis. Rapidement, il se rend compte que de nombreux exploitants, surtout jeunes, manquent de supports financiers lorsqu'ils s'agit d'acquérir des vignobles et de s'installer. Qu'à cela ne tienne, Ludovic et son équipe choisissent donc le financement participatif et débutent alors leurs opérations en vendant des parts dont les prix varient entre 1300 et 2500 euros. « Plutôt que de chercher un investisseur qui mettrait 100.000 euros dans une exploitation, nous préférons trouver 100 associés qui investisseront 1000 euros. C'est un placement plaisir pour que l'associé devienne un membre à part entière du vignoble, surtout pas uniquement un actionnaire ». Fort de leur amour pour la chose, ce groupe « d'épicuriens » comme se plait à les définir l'entrepreneur, décide donc de créer un processus d'aide à l'accès aux vignes aux jeunes producteurs. « C'est allé très vite » nous dit M. Aventin, « nous avons commencé il y a dix ans avec un, deux, puis trois projets ».

Une industrie viticole qui a besoin d'aide

Il faut dire que ce ne sont pas les occasions qui manquent dans l'industrie viticole française. Nombreux sont les jeunes qui veulent s'installer, les anciens qui veulent léguer sans repreneurs ou ceux qui veulent faire le saut pour passer au bio. Mais tout n'est pas bon à prendre non plus. « Nous effectuons une sélection draconnienne sur les projets que nous supportons. Nous voulons des vignerons sympas, qui sont prêts à partager le fruit de leur travail, tout en gardant le dernier mot et la main mise sur leurs opérations » ajoute le passionné. « Lorsque nous choisissons d'aider un exploitant, nous mettons notre nez dans leurs comptes, non pas pour les sermoner ou les limiter, mais plutôt pour les aider, les guider et les conseiller afin de rendre le tout cohérent et surtout viable économiquement. Nous ne somme pas là pour mettre un pansement sur une jambe de bois. ». Car il y a bien un retour sur investissement de 4,5%. C'est beaucoup penseront certains, mais il faut tout d'abord savoir que cette valeur ne sera distribuée que sous forme de bouteilles de vin ! En effet, régulièrement, Terra Hominis organise de grande fêtes avec ses associés pour rassembler les énergies et partager de bons moments. Oubliez les grandes réunions d'actionnaires en costard cravate venus s'enquérir de leurs profits, ici on vendange, on discute, on mange et bien sûr on boit ! L'argent n'est définitivement pas un élément fondateur de la décision. « C'est un peu comme un tableau, » explique Ludovic Aventin, « on veut le transmettre à ceux qu'on aime, pas forcément le vendre et le décrocher du mur pour faire du profit. On tient à transmettre cela aux prochaines générations ».

Grâce à une bonne couverture médiatique et un bouche à oreilles efficace, les projets s'enchainent et ce sont désormais 27 projets animés par plus de 2200 associés couvrant 21 vignobles sur 110 Ha qui sont en cours. Que ce soit par coup de cœur, coup de chance, ou coup de com, le concept séduit. Cependant, en plus de l'esprit de partage et de transmission, il faut aussi que cela « match » avec le vigneron comme le dit M. Aventin. « Le vigneron est libre de ne pas accepter un associé et un associé de ne pas investir dans tel ou tel domaine. Mais les cas de refus d'une des deux partie est rare. Peut-être un sur cent. On ne prend pas les vignerons par dépit. On veut des gens qui soient motivés, qui veulent faire ça et qui ne sont pas forcément dans une situation financière désespérée » ajoute t-il. « De plus, si un des associés veut vendre ses parts, le vigneron est évidemment prioritaire pour leur rachat, garantissant ainsi le total contrôle de son exploitation ».

Terra Hominis : une entreprise à mission

Depuis la « Loi Pacte » de 2019 qui est un peu passée sous le radar suites aux crises sociale et à la pandémie récente, il est désormais possible pour une entreprise d'ajouter une mission à sa raison sociale. «C'est bien plus qu'un label » déclare le fondateur de Terra Hominis, « C'est un véritable objet social que l'on peut ajouter. Je suis convaincu que c'est le statut juridique de demain, le label bio de demain. Si nous ne respectons pas les clauses, nous sommes pénalement responsables et nous perdrons en plus de notre image de marque, la mission pour laquelle nous nous sommes battus. » explique t-il. « Globalement les chefs d'entreprise ont une mauvaise image et cela peut changer cette image. Cela va dans le bon sens. C'est une façon d'envisager différement le monde économique de demain. Les jeunes veulent trouver des entreprises qui ont un autre sens que celui de ne faire uniquement que de l'argent. » Quand on lui parle écologie, M. Aventin est tout aussi à l'écoute. « Nous ne voulons pas de vignerons « tout chimique » mais nous n'exigeons pas de label non plus car certains travaillent plus proprement sans label que certains qui en ont. On veut des gens qui ont de vraies sensibilités écologiques et qui se traduisent par des gestes concrets. Nous avons déjà aidé des exploitants à passer en bio, ou supporté d'autres qui voulaient installer des ruches dans leurs vignes. »

Lorsqu'on lui demande où il voit Terra Hominis dans 5 ou 10 ans, Ludovic Aventin réponds : « J'aimerai que l'on ait des vignobles partout en France, que l'on continue de travailler avec des petits vignerons, de défendre la diversité des hommes, des terres. Installer des jeunes, aider les liens entre les anciennes et les nouvelles générations de vignerons ». En Minervois, Terra Hominis supporte le domaine du Chateau Massamier La Mignarde. De nouveaux exploitants seront-ils séduits par cette approche novatrice et fédératrice en ces moments difficiles de reprise ? En tous cas, Terra Hominis est ouvert à toutes les propositions.

Plus d'infos sur https://terrahominis.com/

Tristan Geoffroy

Classé sous :Actualités Balisé avec :financement participatif, vignobles, Vin, viticulture

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