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Une ascension venue du désert : comment un acteur chinois inconnu domine désormais le marché mondial de l’énergie éolienne

Goldwind : le géant chinois de l’éolien qui fait trembler l’Occident et redessine la carte mondiale de l’énergie

Partie d’un désert lointain pour conquérir les océans, la société chinoise Goldwind est devenue en quelques décennies le numéro un mondial des éoliennes. Une success story industrielle fulgurante qui soulève aujourd’hui des inquiétudes stratégiques majeures en Europe et aux États-Unis. Derrière les chiffres impressionnants de croissance se cache une question cruciale : la transition énergétique mondiale va-t-elle être dominée par Pékin ?

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Des débuts modestes dans le Xinjiang, jusqu’aux mers du monde

Goldwind, anciennement « Xinjiang Wind Energy », voit le jour dans les années 1980 dans l’une des régions les plus arides de Chine. À l’origine de cette aventure, Wu Gang, un ingénieur passionné, part à l’étranger acheter son premier logiciel de calcul aérodynamique, hébergé dans une auberge de jeunesse à Bristol. Ce voyage symbolique marque le lancement d’un empire énergétique en devenir.

Rebaptisée Goldwind en 1998, l’entreprise va gravir les échelons à vitesse record grâce à un mélange de stratégie, d’aides publiques massives et de vision industrielle. En 2024, elle installe à elle seule plus de 20 GW de capacité éolienne, écrasant ses concurrents européens comme Vestas, Siemens Gamesa ou GE Vernova.

Une machine de guerre industrielle portée par l’État chinois

Goldwind n’est pas qu’une entreprise : c’est un bras énergétique de Pékin. Elle bénéficie d’un soutien direct de l’État chinois : accès facilité aux matières premières, crédits à taux réduits, commandes publiques stratégiques. En 2025, la Chine concentre à elle seule 44 % de la capacité éolienne mondiale, avec 444 GW déjà installés.

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Mais cette surcapacité crée un effet boomerang : trop de turbines, pas assez de projets. Résultat : Goldwind se tourne vers l’export, et vite.

Expansion mondiale et changement de stratégie

En 2023, la société modifie officiellement son nom pour effacer toute référence au Xinjiang, région associée à des accusations de répression contre les Ouïghours. Ce repositionnement vise à faciliter son accès aux marchés étrangers, où les préoccupations éthiques pourraient freiner sa progression.

Les destinations privilégiées ? L’Asie du Sud-Est, l’Afrique et l’Amérique latine, où la demande est forte et la concurrence occidentale affaiblie par la hausse des coûts logistiques et les tensions géopolitiques. Dans ces zones, Goldwind déploie une stratégie d’offensive : intégration verticale, maîtrise de toute la chaîne de production, et des prix imbattables.

L’Europe lance la contre-attaque

Face à cette vague industrielle venue de Chine, les industriels européens s’alarment. En avril 2024, la Commission européenne ouvre une enquête sur les subventions chinoises dans le secteur éolien. L’objectif : éviter que ne se reproduise le scénario des panneaux solaires, où la domination chinoise a laminé les fabricants européens.

Selon Phil Cole, directeur de WindEurope, la menace est systémique : « Si nous perdons notre capacité à produire des turbines, nous perdons notre souveraineté énergétique. »

Goldwind face aux résistances occidentales

Malgré son expansion fulgurante, Goldwind n’a pas encore conquis tous les marchés. L’Europe et l’Amérique du Nord mettent en place des barrières réglementaires, des exigences de sécurité, et des normes techniques spécifiques pour limiter l’accès aux géants chinois. Ces protections visent à préserver les dernières bastions industriels occidentaux, en particulier dans un contexte de tensions commerciales croissantes.

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Le monde face à une nouvelle donne énergétique

Goldwind incarne une transformation plus large : celle de la montée en puissance de la Chine dans les technologies vertes. Solaire, batteries, nucléaire, éolien : Pékin veut devenir le leader mondial de l’énergie propre. L’Europe et les États-Unis doivent désormais choisir entre protection, coopération ou adaptation à cette réalité industrielle imposée.

Pendant ce temps, dans les usines de Goldwind, les turbines tournent à plein régime, prêtes à conquérir de nouveaux marchés.

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Chiffres clés à retenir sur Goldwind

  • Capacité installée en 2024 : 20 GW (record mondial)
  • Capacité totale en service : plus de 89 GW avec 44 000 éoliennes
  • Chiffre d’affaires 2023 : 6,5 milliards d’euros
  • Présence mondiale : Asie, Afrique, Amérique latine, et percée en Europe
  • Part de la Chine dans l’éolien mondial : 44 % en 2025

Goldwind est plus qu’une entreprise. C’est un signal. Celui d’un monde énergétique en mutation, où la prochaine bataille ne se jouera peut-être pas dans les laboratoires… mais sur les mers et les vents du globe.

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