Partager la publication "Ventenac : la Marie-Thérèse, deuxième fleuron inscrit au titre des monuments historiques"
La fin de l’année 2020 restera marquée d’une « inscription » bien positive pour le petit village de Ventenac. Elle correspond en effet à une officialisation soulignant indéniablement la qualité patrimoniale du territoire de la commune, plus précisément encore sur son linéaire « canal du Midi », puisque dorénavant il compte un deuxième « monument historique » reconnu et protégé.

C’est le 11 décembre dernier que le préfet de notre région Occitanie, Etienne Guyot, a signé "l'inscription de la barque de patron, dite La Marie-Thérèse, au lieu d'amarrage sur le canal du Midi, devant la cave viticole de Ventenac-en-Minervois, au titre des monuments historiques". Or quasi 80 ans séparent cette décision préfectorale avec un autre arrêté, celui-là ministériel, du 19 novembre 1942 déclarant alors que "l'aqueduc de Répudre, sur le canal du Midi à Ventenac (d’Aude) » était « inscrit sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques". Il est vrai que celui qui est plus communément nommé le pont-canal du Répudre bénéficie d’une pleine reconnaissance au niveau nationale. Il est la porte d’entrée à l’Occident du Grand Narbonne et fait partie intégrante de l’ensemble des ouvrages d’art de la voie d’eau, patrimoine mondial de l’Unesco, tandis que le bateau, pour l’instant reste dans le giron de la Région.
La bonne nouvelle de cette protection officielle de la Marie-Thérèse vient donc mettre fin à une longue attente pour celles et ceux qui ont décidé de s'allier au profit de l'avenir de la barque.
Nous avons rencontré Albert Alvarez, le président de la cave coopérative du château de Ventenac qui nous a manifesté son contentement: " Nous attendions cet arrêté depuis dix mois. Et même si les échos des débats de la commission nous avaient été favorables, tant que nous ne lisions pas la signature du préfet nous ne voulions pas en parler. » « C’est en réalité en février 2019, que notre vice-présidente, Véronique Herman, aidée par une collaboratrice, Mathilde Véga, ont monté le dossier complet, ayant pu reconstituer l’historique suivant des recherches aux archives VNF et aussi sur base de documents que nous avait aimablement donnés Yann Pajot. Maître charpentier de marine, expert en bateaux patrimoniaux et passionné de La Marie-Thérèse. C’est lui qui l’a restaurée durant de longues années à Mandirac, sur le chantier d’insertion du Parc Naturel Régional de La Narbonnais, a donc pu être faite. Il était important pour nous d’obtenir la reconnaissance de cette valeur. En effet, propriétaire de La Marie-Thérèse depuis 2016, après trois ans de fonctionnement le constat était sans appel : nous avions impérativement besoin d'aide pour continuer d’assurer sa maintenance et les réparations. Durant tous ces mois à espérer cette inscription, nous avons alors dû assumer un carénage d'urgence minimum qui s’est avéré très couteux (12 000 euros) suite aux interventions de professionnels dont Aventure Pluriel, cette association spécialisée dans la sauvegarde des bateaux. La charpenterie de marine, eux connaissent bien…. Chacun son métier!

Début 2020, la situation est devenue financièrement intenable: toutes nos démarches de soutien avaient été vaines or seuls nous ne pouvions plus continuer. Nous reçûmes alors plusieurs offres de rachat dont une de 20.000 euros. Mais accepter c'était admettre que la mythique barque finisse ses jours en restaurant ou en chambre d'hôtes, à Narbonne, à Castelnaudary ou à Marseillan. Nous avons donc refusé de céder au chant des sirènes et avons choisi de nous associer à Aventure Pluriel, suivant une convention assurant une destinée digne et respectueuse des qualités historiques du bateau. Nous avons concédé à donner gratuitement ce merveilleux bâtiment car cette collaboration est un gage d'avenir et de projets réalisables. De plus la municipalité de Ventenac est à nos côtés; une première aide a été votée au conseil par la mise à disposition gratuite d'un local de travail d’une valeur locative de 300 euros par mois. Si cette inscription au monument historique arrive un peu tardivement, nous restons fiers de l'avoir initiée et sommes très heureux qu'elle puisse enfin servir. Car aujourd'hui c'est ensemble que nous sommes responsables de La Marie-Thérèse et que nous travaillons tous à son futur."