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Vigne : la saison des traitements II, le cuivre et la bouillie bordelaise

28 mai 2019 By Redaction

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Le mildiou de la vigne, détecté pour la première fois en France dans le Sud-Ouest en 1878, est une maladie cryptogamique due à Plasmopara viticola, un champignon existant sous la forme de spores et de mycélium, originaire d'Amérique. Il a créé bien des dégâts avant qu'un botaniste de la faculté des sciences de Bordeaux ne découvre par hasard un antidote puissant...

 

C'est en remarquant l'état sanitaire exceptionnel de vignes d'un château médocain, qu'intrigué, Alexis Millardet alla questionner le régisseur, qui lui apprit qu'il était de coutume de badigeonner d'un mélange de sulfate de cuivre et de chaux les ceps en bordure de route pour décourager les voleurs de raisin. Après quelques années d'expérimentation, en 1886 la bouillie bordelaise naquit et vint au secours du vignoble français. Elle est toujours utilisée depuis, avec des formulations qui ont un peu évolué, notamment avec l'ajout de tensioactifs qui permettent un effet mouillant amélioré, mais qui restent très proches de la formule originale. Certains vignerons font même encore leur bouillie “maison”.
Ce sont les ions cuivre de la bouillie bordelaise qui empêchent la germination des spores des champignons nuisibles. La chaux présente dans le mélange vient neutraliser l'acidité de la solution du sulfate de cuivre dans l'eau.

Un usage de plus en plus restreint
Utilisable en viticulture biologique, la bouillie bordelaise, à l'instar du soufre dont nous parlions la semaine dernière, est aussi utilisée massivement par les vignerons dits “conventionnels”. Elle doit être utilisée avec sagesse, en fonction de l'historique de la parcelle, de la sensibilité du cépage et de la météo ; il faut une pluie importante, avec des flaques d'eau au sol, et une température d'au moins onze degrés, pour que le mildiou commence à se propager. Les bulletins phytosanitaires locaux sont une aide précieuse à la décision du début et de la fréquence des traitements. Utilisée depuis plus d'un siècle, la bouillie bordelaise a vu ses doses d'utilisation se rationaliser ; à l'époque, les vignerons pouvaient faire jusqu'à 15 passages et pulvériser l'équivalent de 50 kg de cuivre par hectare par an. Aujourd'hui, la réhomologation des produits phytosanitaires à base de cuivre, votée le 27 novembre dernier par la Commission européenne, limite son utilisation à 28 kg sur sept ans, c'est à dire une moyenne de 4 kg par an. Certains craignent que la filière viticole bio ne soit menacée par cette nouvelle mesure, car aucun traitement naturel alternatif ne s'est révélé efficace lors de forte pression de mildiou...
Le cuivre et l’écologie
Le problème, avec le cuivre, c'est sa persistance dans le temps ; n'étant pas dégradable, il s'accumule, année après année, dans la couche superficielle du sol. L'agriculture, et surtout la viticulture, sont les principales responsables de la pollution des sols par le cuivre. Les parcelles les plus contaminées en Languedoc peuvent contenir jusqu'à 1 000 mg de cuivre par kg de sol superficiel ! Mais on parle ici de cuivre total ; seul une petite partie de ce cuivre, dite biodisponible, est nocive pour la faune et la flore. Par chance pour la majorité des terroirs minervois, la biodisponibilité du cuivre augmente en fonction de l'acidité du sol. Nos sols, majoritairement calcaires et alcalins, peuvent donc accumuler plus de cuivre total avant d'atteindre le seuil de toxicité. Le cuivre biodisponible dans le sol empêche le bon développement des racines, et peut même provoquer la mort prématurée de jeunes plants de vigne. Il est aussi responsable de certaines choloroses, décolorations du feuillage dues à des carences en fer. Le cuivre disponible est aussi nocif pour les vers de terre, la biomasse microbienne et les champignons bénéfiques du sol. Il peut même intoxiquer les moutons qui viennent paître l'hiver dans les parcelles contaminées. Pour l'homme, il est considéré comme peu dangereux ; il est classé irritant pour les yeux (des cas de conjonctivites ont été recensés) et par contact avec la peau.

Et l’avenir dans tout ça ?
Toutes ces considérations ne doivent pas faire oublier que la nocivité relative de la bouillie bordelaise est surtout due à la longue période sur laquelle elle a été utilisée. Cela permet d'avoir du recul sur l'effet prolongé de son utilisation. On n’a pas le même retour d'expérience, la même distance d'appréciation, en ce qui concerne les produits phytosanitaires de création plus récente... Il semble toutefois urgent de trouver des alternatives aux traitements à base de cuivre. Des pistes sont explorées, des cépages résistants aux différentes PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes) : tisanes, décoctions, huiles essentielles et autres purins à base de plantes, et, heureusement, des scientifiques et des paysans mettent leurs savoirs et énergies en commun pour trouver une nouvelle parade au mildiou. Espérons que le hasard viendra leur donner un coup de pouce et leur inspirer un nouveau remède, comme ce fut le cas pour la découverte fortuite de la bouillie bordelaise ! n

Antoine Cauchy

 

 

 

 

Classé sous :Actualités Balisé avec :le cuivre, traitements de vigne

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